Inhumation de Raphaël - Mars 1455

Albert et son épouse étaient agenouillés devant l'Autel. Devant eux le prêtre, avec l'Autel derrière lui. Sur le côté le petit cercueil de bois noir avait été posé sur des tréteaux, recouvert d'un tissu de velours noir.

Les époux se tenaient la main, le Marquis était ému, mais retenait ses larmes. Il essayait de ne pas regarder le petit cercueil, et fixait le père Pharaon.

A sa question, il dû prendre une grande inspiration, avant de citer les prénoms de son défunt fils.


Mon fils portait le nom de Raphaël, Arnaud, Nico de l'Epine, Seigneur de Foucaucourt

Le marquis se leva,et, faisant face au cercueil de son fils,





il prit la parole pour décliner l'identité qu'il lui a donné

Citation :

Mon fils portait le nom de Raphaël, Arnaud, Nico de l'Epine, Seigneur de Foucaucourt

C'est ainsi qu'il sera connu du Seigneur et de tous les fidèles.

Mais il faut comprendre, nous tous ici présent, que ce n'est pas qu'un simple nom, qu'un vain mot. Pour le Très-Haut, cela signifie beaucoup plus qu'un titre ou qu'un patronyme, c'est le symbole de l'amour que vous avez porté, et que vous porterez toujours pour cet être de chair et de spiritualité que vous avez appris à aimer avant même sa naisance, et que vous aimerez toujours après sa mort.

Ainsi, toi, Raphaël, Arnaud, Nico de l'Epine, Seigneur de Foucaucourt, reçoit des mains de ton père cette médaille de l'amour aristotélicien que tes parents auront toujours pour toi. Ils sont là aujourd'hui pour t'accompagner vers ta dernière demeure, mais compte aussi sur toi pour que, le jour venu, tu éclaires leurs pas hésitant à leur de rejoindre le Seigneur dans sa maison dernière.
Ainsi tu appartiendras à la communauté des fidèles

Pharaon36 transmet la médaille des fidèles au père de l'enfant, pour que celui-ci la dépose sur le cercueil de son fils.

Le prêtre s'avance prudemment près de la Marquise, posa une main à côté de celles de la marquise, sur le prie-dieu, afin de lui montrer une certaine compassion, puis d'une voix plus douce mais bien distincte s'adresse aux époux, en regardant particulièrement la Marquise, dont les yeux restaient fixés sur le petit cercueil :

Réjouissons nous pour Raphaël. Ce n'est pas un simple enfant, mais bien un ange que le Seigneur a voulu placer tout près de lui. La pureté de cet enfant, de son coeur et de son esprit n'ont pu qu'émouvoir le Très-Haut, qui a jugé bon de ne pas faire connaître à ce petit ange les souffrances humaines, et son aspect contingent.

Il a surement pour lui une grande mission spirituelle, ne serais-ce que celle de protéger toute votre famille, et je pense en particulier à votre petite fille, née en même temps que lui.
L'une vous apportera les satisfactions matérielles et la joie d'un sourire constant sur ses lèvres, en vivant avec vous, l'autre vous gardera de bien des douleurs et saura être le fil conducteur de votre foi qu'il sait intarissable et qu'il ne manquera pas de guider jusqu'au jour du jegement dernier, où il sera la pour accueillir chacun des membres de votre famille.

A la fin du prêche du prêtre, la cérémonie religieuse en elle-même aller débuter. Elle se constitue en grande partie par la manifestation des "signes" envers le défunt.

Le signe de la lumière

Le prêtre allume le cierge pascal, dont les simples écritures alpha et oméga, prenne en ce jour tout leur sens, signifiant en même temps la naissance et la mort. Donnant une baguette de bois à chaque époux, il les invite à allumer à partir du cierge pascal un des cierges entourant le cercueil de leur enfant

Pharaon36 : "L’Amitié est la lumière du monde c’est la flamme qui réchauffe notre cœur."
L'assemblée : "Qu'elle éclaire la route de Raphaël qui le conduit maintenant au Royaume de Dieu !"

Intervention #1

Albert écoutait l'office, mais son esprit n'était plus tres concentré. Il refléchissait au message que l'Eternel leur donnait.
Il n'osait plus trop regarder le petit cercueil, voulant forcer son coeur à laisser derrière lui la peine pour aller de l'avant.

A l'invitation du prêtre il répeta:

Qu'elle éclaire la route de Raphaël qui le conduit maintenant au Royaume de Dieu.

Il n'avait pas connu cet enfant, c'eut été tellement plus dur de dire cela si cela avait été autrement.

Le signe de la foi

Pharaon36 : "Rapahël, nous déposons cette croix aristotélicienne sur ton cercueil.
Cette croix est le signe qui relie Aristote et Christos, qu'elle soit pour toi signe de salut et de vie éternelle".

Le signe des amis

Mes chers enfants, pour le signe de l'amitié, je vous laisse vous recueillir une dernière fois devant la dépouille de votre enfant. Vous aurez alors l'occasion de lui adressez quelques paroles ou de lui faire quelques présents, qui l'accompagneront dans sa dernière demeure.

Albert prit la main de son épouse, et l'aida à se lever. Matthilde très éprouvée demandait de l'aide pour se redresser et s'approcher du petit cercueil.

Ils s'approchèrent, Albert ne voulait pas toucher le cercueil.
Il sorti de sa poche une chaine et un médaillon de Saint Nicolas. Il prit une inspiration et dit d'une voix morne:

Raphaël, mon fils, toi que je n'ais pas connu, sache que ton souvenir ne s'évanouira pas. Reçois mon amour et mon Amitié aristotélicienne, qui te sont acquises pour toujours.
Reçois aussi ce médaillon, ayant appartenu à un de tes oncles, mort lui aussi en bas âge. Puisse-t-il te guider dans l'Au-dela.

Albert aida Matthilde à se redresser... Elle avait dû prendre un peu de recul quelques instants ...

Elle revint alors, la main dans celle de son épous... Elle le laissa déposer le petit médaillon et lui laissant le temps d'exprimer ses pensées...

Une fois qu'il eut terminé, Matthilde s'approcha à son tour du petit berceau accueillant l'enfant... Serrant la main d'Albert puis la lui lâchant afin de remettre à son tour son présent, une étoffe d'un tissu précieux dans lequel elle prit le temps de broder au fil d'or, des initiales entre mêlées laissant apparaître un tout petit anagrame "AERA"...

Elle déposa l'étoffe pliée de façon triangulaire, sur le coeur du petit Raphaël, les lettres d'or en direction des cieux puis la gorge serrée lui adressa ses pensées...

A toi mon fils, mon ange, mon tout petit, Raphaël que je n'aurais guère eu la joie de prendre dans mes bras, pris toi-même si tôt par ceux d'Aristote, je te confie mon amour, et te prie de veiller sur ta soeur Clémence qui elle restera à nos côtés. Qu'Aristote à tes côtés veillent sur sa vie et lui offre les plus belles joies que celle-ci puisse offrir à l'être vivant...
A toi mon tout petit, si vite arrivé et aussitôt reparti, emporte avec toi tout mon amour.

Elle ne pu retenir son émotion et laissa passer sa main sur le visage hors des langes avant de partir vers son époux croisant son regard, ses yeux brillants de tristesse...

Touché par la grâce et la foi de ce petit ange, je souhaiterai également participer à lui démontrer mon amitié aristotélicienne, en lui offrant, modestement, ce cierge pascal symbole de perfection et d'immortalité. Parce qu'au fond de nos coeurs, il sera à jamais présent



Devant la forte émotion régnante dans la petite chapelle, Père Pharaon36 laissa quelques minutes au couple pour se recueillir avant de poursuivre la cérémonie, d'ailleurs quelque peu troublée par une arrivée impromptue, mais tout le monde fut bien trop concentrée sur le petit berceau mortuaire que personne n'y prêta à ce moment là vraiment attention


Le signe de la mémoire

La mort viendra pour chacun de nous. Pour les uns tôt, pour les autres plus tard. Pour les uns dans leur jeunesse, pour d'autres dans leur vieillesse.
Le Seigneur nous prévient : "Soyez prêts, soyez toujours prêts car vous ne savez ni le jour ni l'heure".
Aristote nous a guidé et Christos nous invite à prendre exemple sur lui, à trouver notre joie à vivre pour les autres, à aimer comme ils nous ont aimés.
Notre présence ici est prière. Comme le bon larron, nous invoquons Aristote qu’il mesure les péchés de notre frère, sachant bien cependant que la pureté de l'être naissant le rend immaculé de tout pêché, et que Christos intercède auprès du seigneur pour qu’il le reçoive en son Paradis.

Amen

Amen.

Que le Très-Haut, Aristote et Christos t'accueillent et te préservent, te voila à l'abri de la souffrance et de la peine.

Va en paix, veille sur nous et ta petite soeur.

Albert laissa son épouse dire ou faire quelque chose avant de faire signe aux fossoyeurs, afin qu'il emportent le cercueil vers le caveau.

"Amen"

Dit Matthilde d'un ton sourd presque étouffé presque machinal...

Raphaël, Arnaud, Nico, c'est vers le très haut que ta petite personne sera conduite, c'est avec tout notre amour que tu prends à présent ta route et nous quitte, c'est ainsi que je garderais ton souvenir en moi, en mon coeur et pour l'éternité. Plus tard, sans doute, Aristote nous réunira et alors nous pourrons en famille nous retrouver.

Elle ôta sa main posée sur le corps de l'enfant, ne pouvant se résigner à lui déposer un baiser tendre sur le front... Les traits reposés il avait déjà tant de ressemblance avec ... Mais à présent elle savait qu'à travers Clémence, elle le verrait grandir lui aussi, à sa façon...

Albert sortit de la chapelle, et sa surprise fut grande quand il aperçu son frère Charles.
La peine du moment semblait plus facile à porter, cette présence le réconfortait. Il alla le saluer aussitôt et le remercier de sa présence.
Il devait lui présenter son épouse.

Sachant que le cortège devait partir, et qu'il ne convenait pas de bavarder durant le convoi mortuaire, la famille se contenterait - pour l'instant - de présentations formelles.

Mon frère je suis ravi de te voir, ta présence me donne de la force.

Je te présente la Marquise de Nemours, Dame Matthilde mon épouse.

Norbert et Fauchevent attendaient là, sur le parvis juste devant la Chapelle... Matthilde eut un mal fou à lâcher le petit berceau... Elle dû cependant s'y résigner... Son ange allait rejoindre les siens aux côtés d'Aristote et il y reposerait en paix...

Elle s'écarta, et à mesure que l'on vint à porter le berceau dans le cercueil qui se ferma de plus en plus ne laissant plus rien paraître Matthilde sentait son coeur se serrer...

L'image du petit Raphaël resterait gravée en sa mémoire à jamais et en son coeur elle porterait tout son amour...

Elle se signa puis elle rejoignit son époux, glissant son bras dans le sien afin de se sentir soutenue et ils sortirent, à la suite du cercueil et de Père Pharaon qui avait ouvert la marche...

Un homme se tenait là, présent et pourtant distant... Matthilde ne le connaissait guère mais son esprit était si alourdit qu'elle n'eut guère le reflexe de se demander qui il était lorsque soudain son époux vint à lui parler le lui présentant alors comme son frère...

Elle eut un sourire, Albert avait un frère et encore jusqu'ici elle n'avait eu l'honneur de le rencontrer... Dommage qu'il fallut que l'instant se présente en de telles circonstances mais lorsqu'il s'agissait de retrouvailles, peu importait le moment, après tout il était heureux de pouvoir retrouver ses proches lorsque l'un d'entre eux venait à disparaître...

Matthilde inclina la tête, la releva puis répondit après avoir tendu sa main lors des furtives présentations...

Messire Charles, je suis enchantée de faire votre connaissance, Albert m'a parlé de vous mais nous n'avions jusqu'ici jamais eu l'occasion de ...

Elle ne pouvait malheureusement l'accueillir comme il se devait, il fallait suivre le cortège funèbre... Ils auraient eu l'occasion de se réunir ensuite, plus tard une fois tout ceci terminé...

Le Seigneur d'Albret s'inclina, et fit aller son couvre-chef.

Madame, je m'incline devant votre dignité.
Veuillez reçevoir mes plus sincères et compatissantes condoléances. Le décès de mon neveu m'affecte fort.

Cher Albert, j'ai tenu à venir au plus vite. Mais je ne pourrais pas attendre le baptême de votre Clémence, car ce matin Angers et tombée sous les coups des insurgés. Et je me devrais de repartir demain au plus tôt.

Pour l'heure, je vous suis.

Mon frère, je suis tout de même heureux de t'avoir à mes côtés.

Albert fit signe au cortège qui se mit en marche.

Le chemin fut long, lent et silencieux. Sous un temps gris et frais, tous allaient vers l'Epine et son cimetière.
Au loin étaient visibles, les flêches de Notre Dame de l'Epine, où les châtelains s'étaient unis. Non loin était le caveau familial.

Albert serrait la main de son épouse, le cortège de blanc vêtu avançait au pas, le cercueil en tête, suivit du Père Pharaon, accompagné de deux enfants de coeur.

Matthilde avait pu voir en le frère d 'Albert, la gestuelle, le discours issus de l'éducation d'une grande famille... Elle avait apprécié ses quelques paroles qui se voulaient déjà si réconfortantes...

Messire, votre présence en notre domaine est un signe j'en suis certaine. Je tiens à vous remercier de votre délicatesse. Votre présence ici même est importante pour votre frère et l'est donc pour moi de ce fait.

Matthilde n'avait guère à quérir de Messire Charles, qu'il se joignent à eux, il était tout à fait évident qu'il soit des leurs... Elle laissa Albert terminer d'échanger avec son frère, et ils se mirent en route en tête de cortège, vers l'Epine, où se trouvait le caveau familial...