Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.



 
AccueilAccueil  RechercherRechercher  S'enregistrerS'enregistrer  Dernières imagesDernières images  ConnexionConnexion  Royaumes RenaissantsRoyaumes Renaissants  
Le deal à ne pas rater :
Pokémon EV06 : où acheter le Bundle Lot 6 Boosters Mascarade ...
Voir le deal

 

 [RP] MSN bis

Aller en bas 
AuteurMessage
Clémence de l'Epine
Parent
Clémence de l'Epine


Nombre de messages : 193
Localisation : L'Epine
Titre : Héritière de la famille
Date d'inscription : 13/05/2007

Feuille de personnage
Titre:

[RP] MSN bis Empty
MessageSujet: [RP] MSN bis   [RP] MSN bis Icon_minitimeSam 18 Fév - 14:29

De retour à la tombée de la nuit, après un dîner pris sur le pouce avec les soldats de la garde d'Armoria en poste non loin de Decize, le Marquis et son acolyte déboulent dans la cour du château et descendent de cheval. Aimbaud renifle le jus de son nez, douloureusement gelé, puis resserre le col de sa cape.

- Allons Aymon, presse toi le séant, nous avons trop tardé.
- J'fais c'que j'peux messire! *burp* Leur gruau, là, il était point trop digeste...

A dire vrai, l'écuyer est pâle en effet, mais est-ce vraiment le gruau qui l'a ainsi barbouillé ? Nenni, ce dernier partage sûrement la culpabilité avec la piquette douteuse des soldats… Sur ces entrefaites, le marquis passe devant un serviteur qui s'approche muni d'une torche pour assister leur arrivée jusqu'aux portes principales, et lui flanque son chapeau et sa cape dans les pattes. Ils passent le seuil de la demeure, traversent quelques couloirs et la grande salle, montent un escalier colimaçonneusement escarpé qui mène à la tour des appartements de Clémence.

- VôôôÔôtreuuh magnificence ma peutiteuh fêêêÛmme ! Minaude le jeune Seigneur, qui, il faut le dire, est légèrement gris aussi.

C'est la figure de la Morvilliers qui dépasse alors d'un grand fauteuil, arquant un sourcil. Passant la porte de la chambrée, Aimbaud sursaute et place ses mains devant lui en bouclier à cette vision.


- AH ! Pris d’un mouvement de recul, ce dernier écrase dans sa retraite la poulaine de son écuyer, qui émet bien malgré lui un discret feulement de douleur.
- Quelque chose ne va pas, mon cousin ? Susurre la cousine, tout en se penchant un peu plus pour tenter d'apercevoir celui qui se trouve derrière le marquis. Remis de ses émotions pédestres, celui-ci étudie silencieusement le visage de l'inconnue, en essayant de ne pas trop se faire remarquer.
- Mon cousin ? Non mais comment elle tape l'incruste dans la famille celle-là... Pense Aimbaud en s'approchant d'un pas mesuré et digne.
- Vous êtes accompagné ? interroge Isaure, se renfonçant dans le fauteuil. Si vous cherchez Clémence, il vous faudra patienter.
- Elle n'est pas décente ? Pivotant sur lui même, le marquis empoigne Aymon par le morceau de vieux cuir qui couvre son épaule, et l'oblige à passer devant. Ne fais pas le timide, Aymon.

Amené ainsi contre son gré au premier plan, le vassal plaque sur sa figure un rictus nerveux et esquisse une révérence qu’il veut adroite, mais qui est gauche.

- Euh ! euh...Bonsoir, ma Dame. Je suis l'nouvel écuyer d'sire Aimbaud. Pour vous servir. Puis, se relevant : et vous êtes, sauf vot' respect ?

A ces mots, la jeune fille se met à jouer des ongles sur l'accoudoir en bois de façon agaçante.
- La cousine de la Marquise, Isaure Beaumont-Wagner.

Pendant ce temps là, Aimbaud laisse aux gueux le soin de faire amie-ami et inspecte la chambre, tournant autour du lit, ouvrant une porte de placard. Serait-il en proie à des soupçons ?

- Sa damoiselle de compagnie, ne te fie pas à son titre, maraud... C'est de l'esbroufe.
- Comment ça, de l'esbroufe...sire. Elle m'a l'air assez bien habillée, tout de même. Son titre, il paraît crédible.

Isaure est particulièrement agacée par le départ imminent de sa cousine et ne comprend toujours pas pourquoi elle ne peut l'accompagner. L’écuyer, de son côté, na pas décroché son regard de la demoiselle. Son malaise ne le quitte pas. Le vin dans son estomac fait des galipettes, il se sent légèrement inutile et se demande s’il ne ferait pas mieux d’aller cuver dans la paille des écuries…
- Dites, Messire, si vous n'avez plus besoin de moi, je peux peut être m'en retourner...

Sans lui prêter la moindre attention, la jeune femme rétorque, tout en lançant un regard antipathique au jeune époux de sa cousine :
- Mon très cher cousin, sans vouloir vous manquer de respect, mon titre n'est pas de l'esbroufe et je suis bel et bien damoiselle de Morvilliers par la volonté de mon défunt père.
- Mais l'habit ne fait pas la noble damoiselle, répond le marquis à son écuyer. Tu l'apprendras vite. Mhoui mhoui Isaure. Bon sans vouloir vous manquer de respect... OÙ EST MA FEMME ?

Isaure se force à lui sourire, mais n'en pense pas moins :
- Elle se prépare. Elle se prépare à nous quitter enfin.

Le larbin boutonneux est un peu vexé qu'Aimbaud ait éludé sa tentative de s'en aller. Ne sachant ni que faire, ni où se mettre, il se tortille vaguement, dansant d’un pied sur l’autre, laissant son regard errer par la fenêtre. La dame d’atours de Clémence en profite pour poser son regard sur lui et le détailler.
- Que fait-il ici ? Je ne suis pas sûre que Clémence appréciera de voir votre écuyer dans ses appartements à la sortie de son bain…
- Il porte mon épée, réplique le marquis, lançant son fourreau à Aymon, qui le saisit maladroitement au vol, manquant de faire tomber deux trois bibelots précieux. Le mal-être de l'écuyer redouble, son estomac semble toujours habité par des papillons en phase de reproduction, ses mains sont moites. Hé là, elle m'impose ses serviteurs, je lui impose les miens. Il adresse à la Morvilliers un élégant signe de la main que nous qualifierons de "pouêt-pouêt camembert".
- Je...Si je gêne, messire, je...Enfin, si votre épouse n'est...euh...bredouille l’écuyer, qui voit là un autre prétexte pour s’échapper.
- Mais point du tout Aymon, point du touuut. Assure le suzerain, attrapant le serviteur sous le coude et lui savonnant le chef à l'aide du poing. Tu fais fort joli dans le décor ! Sois en sûr.

L’écuyer se frotte le crâne, meurtri par le traitement, et bougonne :
grmbl. Si vous l'dites. La brune soupire et regarde avec insistance la porte, espérant qu'elle s'ouvre bientôt sur Clémence.

Aimbaud, quant à lui, s'impatiente et va frapper trois grands coups à la porte de la garde-robe.

- CLÉMENCE ?
- Que faites-vous donc ? S’enquiert Isaure, qui laisse échapper un léger sourire moqueur. A ces mots, l’écuyer s’indigne et lève un sourcil dubitatif. Non mais, elle se prend pour qui, celle là ? Le marquis s’escrime à forcer la poignée qui ne daigne pas céder. Ah. Il va frapper à l'autre porte, celle de la salle d'ablutions.
- CLÉÉÉÉMENCE ? Puis, répondant à Isaure : Je brusque, damoiselle.
- Un peu d'aide, sire ? suggère le sous-fifre. J'ai les épaules solides, s'il faut forcer la porte, je peux tenter de le faire. Pour appuyer ses propos, il carre les épaules, faisant ainsi ressortir son absence de muscles.
- Et te péter les os sur mes serrureries ? Bougre d'âne ! s’exclame le coupobolé, lui poussant le visage d'une main molle, hilare.
- Frapper ainsi ne la fera pas venir plus vite, fait remarquer la brunette. Elle se prépare... Ce disant, elle se lève vivement et va se placer devant la porte. Aimbaud, lui, observe Isaure sous le paravent de ses paupières blasées.[color=darkblue] Je pense que vous feriez mieux de revenir plus tard. Grince la cousine. Elle pourrait sortir en tenue...indécente. Et je suppose qu'il ne vous ferait pas plaisir que votre... A ces mots, elle désigne Aymon du menton... écuyer puisse assister à cela.

L'intérêt de l'écuyer s'éveille à ces mots, une lueur grivoise s’allume dans son regard. La marquise ? A poil ? Fantastique ! Surprenant ce regard, le marquis le réprimande :
- Ferme tes yeux, maroufle ! Ôte-toi de là, vilaine. Tout l'intérêt de la plaisanterie réside dans le fait que cette porte doit céder.

Tentant de dissimuler sa concupiscence, l’écuyer bougonne à la demoiselle :
- J'suis point si dépourvu d'éducation qu'vous l'pensez, ma d'moiselle. Je sais m'tenir. Je me cacherai les yeux.
Revenir en haut Aller en bas
Clémence de l'Epine
Parent
Clémence de l'Epine


Nombre de messages : 193
Localisation : L'Epine
Titre : Héritière de la famille
Date d'inscription : 13/05/2007

Feuille de personnage
Titre:

[RP] MSN bis Empty
MessageSujet: Re: [RP] MSN bis   [RP] MSN bis Icon_minitimeSam 18 Fév - 17:11

Clémence, entendant les voix se faisant de plus en plus virulentes de l'autre côté de la porte, précipite sa sortie de bain, lâche au passage une chouquette qu'elle tenait pourtant à déguster jusqu'à la dernière miette, se fait sécher rapidement et enfile à la va-vite une chemise. Les cheveux relevés pour ne pas avoir à subir l'eau du bain, elle ouvre la porte, furieuse, et en petite tenue, donc.
- AIMBAUD !! qu'est-ce qu'il vous PREND ?

C’est alors que la marquise remarque l'écuyer. Elle referme la porte en quatrième vitesse.
- AIMBAUD ! Qu’est-ce qu'il fait là CELUI LA !!!


Bien qu’Aymon les aime plutôt plantureuse, la vue d’une jeune femme en petite tenue est pour lui un phénomène plutôt rare. A la vue de la blonde marquise, il laisse donc pendre bêtement sa mâchoire, puis déglutit avec difficulté. Isaure, elle, affiche un sourire triomphant et s'autorise:

- Je vous avais prévenu !


Le maître des lieux n’en a cure. Il se marre comme un benêt et doit se retenir au chambranle de la porte pour ne pas s'écrouler de rire. Son écuyer aimerait bien en faire autant, mais il sent que son maître ne le verrait pas d’un si bon œil. Alors, il se retient tant bien que mal, et, haussant la voix, s’adresse à la marquise terrée derrière la porte :

- J'ai rien vu m'dame, j'vous jure, soyez tranquille !


Peu lui chaut, à la dame de Nemours. Elle patiente derrière la porte, se baisse et ramasse sa spéciale chouquette façon Aléanore qu'elle finit dans une bouchée excédée. Sa dame de compagnie toque doucement à la porte et, d’un ton plein de déférence, interroge :

- Voulez-vous que je les mette dehors, Clémence ?
- Isaure, est-ce que je me trompe où Aimbaud est en train de RIRE ??


Pour s’en assurer, la brune lance un regard au marquis et répond à la porte :

- Il rit, et plus que de raison.


L’écuyer sent qu’il est de son devoir de rabrouer l’impertinente jeune femme, et, fronçant les sourcils, lui grommelle :

- Vous, vous ne mettez personne dehors, et surtout pas Messire.


La brune se retourne vers l'écuyer et lui répond sèchement :
- Et vous, vous ne m'adressez même pas la parole.
- Si j'ai bien compris mon maître, je vous adresse la parole si je veux, et quand je veux.
- Mais votre maître est un cré.....


Laissant les seconds couteaux à leurs chamailleries, Aimbaud colle son oreille et ses mains à la porte.

- Calmez-vous, ma Clémence, j'entendais seulement.. hin hin.. Euh ! Vérifier que vous vous portiez bien. De derrière cette porte, votre.. HIN HIN..! Silence paraissait inquiétant !


A ces mots, Clémence enfile rapidement une robe du dessus qu'on lui noue en vitesse, et sort de la chambre, un peu plus présentable. Son époux manque de basculer dans la pièce à l’ouverture inattendue de la porte.

- Cessez de rire, c'est tout à fait inapproprié,
dit la jeune épousée d’un ton réprobateur.
- Hum,
répond le jeune homme, se redressant décemment.

Promenant un charmant sourire alentour, la jeune femme s’interroge :

- Qu'est-ce que vous faites tous ici ?


Pris de court, l’écuyer tente un piètre salut. La brune cousine, elle, retourne au fauteuil et s'y enfonce mollement, la mine boudeuse.

- J'allais, ma dame, pour vous saluer et passer en votre compagnie un peu de temps avant votre pélerinage. Et puis, hin hin, mon écuyer me suivant désormais comme mon ombre.. Et votre... harpie de cousine étant là... Nous voilà en foule.


Se tournant vers Aimbaud et l'observant avec un petit sourire moqueur, la marquise susurre :

- L'intention était bonne et louable mais ne vous a-t’on jamais appris à demander, avant de pénétrer dans des appartements féminins ?
Gêné, le marquis se grattouille la repousse de sa coupe au bol. Clémence poursuit :Ce type, là, votre écuyer, il n'a rien à faire ici il me semble, huuum ?
- Sauf votre respect, ma Dame, je me dois d'suivre Monseigneur...
- Monseigneur apprécierait alors sûrement que vous le suiviez jusqu'à ma couche, n'est-ce pas ? Si je suis votre raisonnement tordu…Vous êtes écuyer, pas garde du corps.


Haussant les épaules, le valet marmonne :
- Je n'fais que suivre les ordres, ma Dame.

Isaure se décolle du fauteuil quelques secondes, juste pour envoyer un nouveau sourire triomphant à son imbécile de nouveau cousin dont elle se serait bien passé.


- Vous êtes fort FORT intolérante vis-à-vis de mon garde-du-corps,
objecte le mari en agitant un index réprobateur. Il est multifonction, comme mon coutelas-hélvète.
- Je me fiche complètement de votre coutelas-hélvète.
- Tsss raaaah. Bien. Dehors ! A dit la Marquise. Dehors
, se résigne Aimbaud en balayant du vent avec ses mains dans la direction d'Isaure aussi bien que d'Aymon. A ces paroles, le visage de l’écuyer s’éclaire :
- je...je vais panser votre cheval, Messire ! s’écrie-t-il rayonnant, tout en se dirigeant à grand pas vers la sortie.

Ne sachant comment réagir, la brune tourne les yeux vers Clémence pour savoir si elle doit obéir ou non. Cette dernière examine la direction que prennent les mains d’Aimbaud et remarque qu'elles s'adressent également à sa cousine :

- Isaure est courtoise, elle n'a pas à être renvoyée


Cette dernière sourit, rassurée, et adresse un nouveau sourire triomphant au marquis, qui ne se laisse pas démonter pour autant :

- Mais Aymon aussi est courtois, n'est-il pas vrai Aymon ?
Ce disant, il rattrape l'écuyer par le bras, et lève ledit bras tel celui d'un vainqueur.
- Est-ce que vous souhaitez que nous fassions un concours de courtoisie ?
Interroge la marquise en se tapotant le menton d’un doigt agacé.
- Il me PLAIRAIT oui. Pour que justice triomphe,
grommelle son époux en campant vaillamment croisés vers Clémence, qui hausse un sourcil intrigué.
- Quelles en seraient les règles ?


Sentant que les choses sont entrain de tourner au vinaigre pour lui, l’écuyer tente d’intervenir :

- Mais, sire...je veux bien être courtois, mais si ma Dame réprouve ma présence, il vaut mieux que je me retire, n'est-ce pas ?
Ce disant, il tourne un regard plein d'espoir en direction du couple marquisal, tout en se frottant le bras endolori par la poigne d'Aimbaud, qui l’ignore superbement, et lâche :
- Point de mot disgracieux. Débute la joute verbale de politesse, mon gaillard.

Revenir en haut Aller en bas
Clémence de l'Epine
Parent
Clémence de l'Epine


Nombre de messages : 193
Localisation : L'Epine
Titre : Héritière de la famille
Date d'inscription : 13/05/2007

Feuille de personnage
Titre:

[RP] MSN bis Empty
MessageSujet: Re: [RP] MSN bis   [RP] MSN bis Icon_minitimeSam 18 Fév - 17:26

De son côté, la Morvilliers commence à perdre patience. Aimbaud ouvre une main en sa direction, l’invitant à joindre la lutte. Le larbin est cependant pris de court, et lance un regard implorant vers Aimbaud, en s'efforçant d'y mettre une interrogation du genre "mais qu'est-ce que je dois diiire ? » Cela n’échappe pas à Clémence, qui lance avec un sourire triomphant :
- Vous voyez, il ne connait pas de mots courtois.


Sensible à la détresse de son subalterne, Aimbaud lui murmure :

- Salue-la avec des compliments.


Lançant un regard vers Isaure, la marquise suggère :

- Isaure, soyez courtoise pour montrer l'exemple !


Amusé, son époux observe la joute en préparation, tandis que son écuyer commence à sentir des gouttes de sueur froides perler au bas de sa nuque. Le seigneur jette un coup d'oeil à sa concurrente, avec quelque inquiétude. Celle-ci offre son plus beau sourire. Rassemblant son courage, Aymon se jette à l’eau, balbutiant :

- Me-Mademoiselle, permettez-moi d’vous présenter m-mes respects.
Se sentant en bonne voie, il exhale un soupir de soulagement et lance un regard en direction d'Aimbaud en quête d'assentiment. Intéressée, la maîtresse des lieux Clémence demande à une servante d'amener le vin et les chouquettes et pouffe :
- Mes respects ? Mais c'est nul !

Moue dépitée de l’écuyer. Cependant, son maître, qui sait que le moral est la clé de la victoire, s’appuie contre un pied du lit à baldaquin et lève discrètement un pouce avec un clin d'œil vers Aymon pour l'assurer de sa réussite.

- C'était très correct ! répond-il a sa femme.
-C'était moins que passable, vous voulez dire.
- Vous êtes... injuste !
- On ne m'a pas demandée d'être partiale,
minaude la jeune femme. Pour ponctuer son propos, elle boit une gorgée de vin et prend une mimique faussement désolée.

C’est au tour d’Isaure, qui s’adresse au marquis :

- Votre Magnificence doit être fatigué, venez donc prendre place sur ce confortable fauteuil que je vous cède sans hésitation.
Ce disant, elle se lève, remet les coussins en forme et s'écarte en une charmante révérence.

Sentant que quelque chose cloche, et tout en se grattant la tête (avec sa fréquence de lavage, il n’est pas impossible qu’y soient logés quelques poux…) Aymon proteste :

- Euh...’tendez, Messire, précisez un peu les règles. La d’moiselle vient d'êt’ courtoise avec vous. J’croyais qu'on d’vait êt’ courtois l'un avec l'autre...


Soucieux de son succès, Aimbaud chuchote à l'écuyer :

- Amène-la par quelque astuce à te traiter d'abruti, l'on verra bien qui est la moins courtoise si elle perd son sang froid !
Tout en boostant son champion, il boit lui aussi à sa coupe de vin, tandis que l’écuyer, les traits crispés par l’effort, la tempe battante et les oreilles écarlates, tente désespérément d’invoquer une idée. Et puis, soudain :
- Pardon si j’m’interpose, mais Messire vous cède volontiers l’fauteuil,
bredouille-t-il en se plaçant derrière le fauteuil et en l'inclinant en direction d'Isaure afin qu'elle s’y installe. J’vous prie, prenez place, ma D’moiselle. Il n'est...euh...point d’siège assez doux pour euh...r’cevoir vot’ séant.

Aimbaud ne dit mot, mais il fait des bulles dans son vin en regardant Clémence par dessus le rebord de la coupe, dans le but évident d’agacer son épouse. Celle-ci l’observe en mordant dans une chouquette, ignorant superbement ses comportements puérils. La Morvilliers, mortifiée, essaie de prendre sur elle pour les beaux yeux de sa cousine, mais faire des courbettes devant un vulgaire écuyer ne l'emballe absolument pas. Elle se retient d'envoyer un regard affolé à la marquise, et offre, à la place, son plus charmant sourire à l'écuyer bien qu'en pensée les injures fusent.

- Vous devriez tous prendre une chouquette, elles sont délicatement parfumées, et alors peut être que les mots courtois vous viendraient plus naturellement,
leur suggère la maîtresse des lieux ; parfumées signifiant "parfumées au pavot" comme c'est la mode depuis qu'Aléanore est passée par là.
- Faites z’esscuses, ma dame, mais mes bras, y sont occupés par c’fauteuil, et j’le lâcherai pas tant qu’ma D’moiselle Isaure ne s'y sera pas installée.


Ah, il est fier, le sous-fifre. Sa face s’orne d’un sourire idiot, vaguement empreint de fierté. Il lance un clin d'oeil peu discret à Aimbaud, qui répond par un signe d’approbation et de complicité plus subtil.

- Là, là, n'allez pas étouffer mes gens avec vos gougères.


Ennuyée, la marquise souffle à sa dame d’atours :

- Dites merci, c'est courtois, merci…

Mais la brune ne se laisse pas démonter pour si peu. Déjà, elle répond, la bouche en cœur et le ton fleuri :

- Quelle charmante attention. Vous êtes bien aimable, Monsieur Le Marquis sait choisir ses gens. Mais je vous en prie, prenez place. Vous l'avez amplement mérité. Défendre Sa Magnificence, quelle bravoure ! Non, sincèrement. Installez-vous. Je vous ferai porter de quoi vous rafraîchir et vous sustenter.


Clémence pouffe de plus belle, sûre de sa championne.

- Je crois que vous ne pouvez pas lutter, Aymon, abandonnez…


Sa magnificence, lui, commence à s'impatienter. Il va pour faire mine de s'asseoir dans le fauteuil et administre un terrible croc-en-jambe à Isaure au passage, dressant l’oreille pour entendre un juron lâché au vol.

- C'est trop aim... Oh !


La jeune fille se rattrape de justesse, et ouvre la bouche pour dire quelque chose mais se ravise. L’écuyer, saute sur l’occasion et se précipite :

- Z’êtes pas blessée au moins, mademoiselle ?


La Morvilliers ne se laisse pas décontenancer et s’écrie :

- Oh, pardonnez moi votre Magnificiiiience !

Terriblement indignée, la marquise se redresse et s'en va taper de son doigt l'épaule de son époux.

- Vous voulez TRICHER ! Je vous confisque votre vin : donnez !
- Aïeuh. Hin hin hin hin ,
ricane le jeune homme à la coupe au bol. D’un geste vif, il rattrape le poing de Clémence. C'est le jeu, ma bonne marquise…
- Tricher n'est pas jouer mon bon marquis, et donnez moi votre coupe pour la peine,
gronde la noble dame en tentant d’arracher l’objet des mains de son époux, qui se renverse du vin plein la manche en voulant l’écarter.

L’écuyer reprend ses salamalecs :

- J’vous en supplie, installez vous, r’mettez vous des émotions de c’te vilaine chute. J’vas m'assurer personnellement d'vot’ confort, et euh...pardonnez si j’indiscrétionne, mais faudrait, j’crois ben, vous exanimer, afin d'êt’ sûr qu’ vous n'êtes point blessée. Fier comme un coq de sa progression, le larbin jette un regard plein de défi à la dame d’atours, maquillé sous un sourire mielleux. La respiration d’Isaure s'accélère de rage, elle fait ce qu'elle peut pour se contenir et se force à sourire à l'écuyer alors qu'elle n'a qu'une envie: le repousser violemment. Aimbaud observe son champion en très bonne voie, et murmure comme un parieur au champ de courses :
- Ouuui…allez ! OUuéé…


Consciente de perdre du terrain, Clémence murmure à Isaure :

- Tenez bon, ça serait dommage de lâcher prise à ce niveau du jeu !
Elle voit sa sollicitude récompensée par un frêle sourire de son acolyte. Aimbaud, vous êtes maladroit...[/color]
Ayant remarqué la tache de vin sur le marquisal vêtement, l’écuyer fait du zèle et clame :

- Messire ! Laissez moi vous faire chercher une chemise neuve...
- Non non, examine ! Ne t'occupe pas de mes frusques.


Sautant sur l’occasion de railler le valet, Clémence ajoute, le montrant du doigt et le sourcil froncé :

- Ce n'est plus de la courtoisie, c'est carrément du fayotage !
- Soyez bonne joueuse,
réplique le marquis, en tapotant la petite main de sa femme.

Se mordant les lèvres, mortifié par le commentaire de la marquise, Aymon se retourne vers la jeune fille brune, s’enquérant une nouvelle fois de sa santé. Mais la Morvilliers le rassure, elle va bien, très, très bien. Mais le marquis enjoint son subalterne à vérifier si la cheville Isaurienne n’est pas endommagée ou ornée d’un bleu, ce qui a pour effet de porter la propriétaire de cette cheville à ébullition, et courrouce la marquise qui proteste :

- Vous lui soufflez les réponses !


Sa magnificence se moque bien des jérémiades des deux femmes. Il termine son vin, gris et ravi. D’ailleurs, il s’étouffe à moitié, car comme chacun sait, le rire et la boisson font mauvais ménage…Mais l’écuyer reprend :

- Allons, vous m'chagrinez. Laissez moi j’ter un œil à c’te ch’ville...Peut-être qu’un léger massage s’rait utile à vous soulager ? J’vous assure, même si vous sentez rien, vous avez ptêtre un nerf de froissé, un quèqu’chose de tordu, que sais-je...je m'en voudrais, si d’un coup, paf, z’aviez une crampe...


Le marquis est de plus en plus satisfait, pour un peu, il applaudirait presque. Encouragé par son attitude, Aymon commence à se prendre au jeu et pouffe légèrement, amusé et étonné par la facilité des choses. Boudeuse, Clémence croise les bras sur sa poitrine et très sérieusement, se met à observer Aimbaud, prête à dégainer l'objection si un truc louche du genre tricherie sort de sa bouche. L’écuyer, s’étant rapproché d’Isaure, s’agenouille a ses pieds. La brune a un mouvement de recul et secoue la tête, dégoûtée.

- Permettez ?
- Aimbaud, il veut regarder sa cheville, c'est impoli, on ne regarde pas les chevilles des dames. Ce n'est pas du jeu !
- Trouveriez-vous cela impoli si un gentilhomme retenait une damoiselle par quelque partir charnue de son anatomie, si cela pouvait lui éviter une chute dans les escaliers ? Le contexte est presque le même.
- C'est com-plè-tement différent, Isaure ne risque pas sa vie, là.
- Faux ! Elle a failli se rompre les os.
- Non pas, elle n'a fait que trébucher, elle ne serait pas tombée de bien haut.
- Elle est élancée, comme fille. Elle EST tombée de haut.


Furieuse, la noble dame se tourne vers l’écuyer :

- Aymon arrêtez, je pense qu'elle s'est remise depuis tout à l'heure. Si vous voulez être vraiment courtois, morigénez votre maître qui a souhaité sa chute !
- Ma Dame ! J’vous en prie, loin d’moi l'idée de r'garder votre cousine de cette façon, mon intérêt est médical, c’est tout...Mais, si vous me l'ordonnez, je vais cesser mes attentions… Hélas ! on a beaucoup vu de blessures bénignes atteintes soudain de gangrène, ma Dame, pour sûr.


Soucieuse de sa victoire et rajustant ses jupes, Isaure intervient :

- Je vous assure que je me porte comme un charme et que je ne souffre point. Je vous remercie de l'attention que vous me portez, mais vraiment, ce n'est pas nécessaire.
- Elle ne cède pas, la bougresse !
Marmonne Aimbaud entre ses dents serrées.

Son écuyer se relève, goguenard, et le rassure d’un coup d’œil : non, la partie n’est pas encore terminée, il ne se laissera pas déclarer vaincu si aisément…La tension monte d’un cran entre les protagonistes, on peut presque palper l’agacement des femmes et la détermination moqueuse des hommes. Isaure, qui était acculée à l’un des murs, voit avec soulagement le valet se relever et reculer d’un pas. La marquise hausse les épaules et lève les yeux au ciel.

- Arrêtez vos idioties, vous vous rendez... idiot.
- Vous n'acceptez pas la défaite.


Souriant à son maître, l’écuyer glisse d’un air finaud :
- Ma dame, si l’concours était ent’ monseigneur et vous, vous viendriez d’perdre.
- AH AH ! Brave bonhomme ! AH AH.
Le marquis s’esclaffe et ébouriffe Aymon, qui ne se sent plus de fierté. Il commence a découvrir le plaisir du jeu, et surtout, le goût de la victoire…Il ricane niaisement, imité par son maître. Mais cette témérité est-elle bien sensée ? L’épouse d’Aimbaud, irritée, se campe fièrement aux côtés d'Isaure, les poings sur les hanches.
- Perdre ? Personne n'a encore perdu, Isaure est parfaite et vous vous tuez à la compromettre depuis tout à l'heure ! Il est insolent et je n'aime pas l'insolence, mais vous pourriez avoir raison, sauf que la partie est entre vous et Isaure, ne détournez pas le sujet. Et puis je parlais de vos idioties à vous. Loin de moi l'envie, ni l'idée, de me montrer discourtoise à l'encontre de mon seigneur,
ajoute-t-elle, souriant au dit seigneur.
- Baissez les armes, ma doulce. Mon écuyer a prouvé sa valeur, la partie est nulle !
réplique ce dernier, avec un sourire tout aussi courtois…
- Certes. Votre écuyer a prouvé sa valeur dans l'hypocrisie et le fayotage. Alors passons, la partie est nulle, j'en conviens.


Le marquis se rembrunit à ces mots, mais son écuyer, comprenant que la partie touche à sa fin, sourit d’une oreille à l’autre, satisfait d’avoir rabattu le caquet à la Morvilliers qui se tient en face de lui, bouillonnant de rage.

- On peut arrêter d'parler bizarrement ? Vingt dieux, quel soulagement, j'étais entrain d'pus trouver mes mots. Alors, Messire, j'm'as bien débrouillé, hein ?
- Tu l'as mise en pièces, ce fut un combat épique. Voici pour ta peine. Bois à ma santé.
Ce disant, Aimbaud fouille dans une petite bourse et fait passer un bel écu brillant dans la patte de l’écuyer, qui n’en revient pas et ouvre des yeux aussi ronds que la pièce d’or…Un élan de gratitude le saisit. Vraiment, il commence à se dire qu’avec un maître aussi généreux, être écuyer est un travail fantastique.
- Il ne l'a pas mise en pièces puisque vous l'avez dit vous même, la partie est nulle.
- Puis-je redevenir moi-même ? Ou dois-je encore ménager cet écuyer ?
- Un écuyer ne devrait pas être ménagé.
Déclare la marquise avec un sourire à sa cousine.
Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé





[RP] MSN bis Empty
MessageSujet: Re: [RP] MSN bis   [RP] MSN bis Icon_minitime

Revenir en haut Aller en bas
 
[RP] MSN bis
Revenir en haut 
Page 1 sur 1

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
 :: Organisations HRP pour RP :: Archivage RP-
Sauter vers:  
Ne ratez plus aucun deal !
Abonnez-vous pour recevoir par notification une sélection des meilleurs deals chaque jour.
IgnorerAutoriser