Arrivée du vicomte de Melun

Fin d'après midi, le soir tombe déjà sur les collines champenoises. Un cavalier avance dans la brume naissante, en direction du domaine de l'Epine. Parti tôt le matin, à cheval, pour surveiller les alentours de son domaine, et découvrir éventuellement la trace des brigands ayant incendié le joyau de Reims, le vicomte de Melun s'est trop éloigné pour rentrer chez lui avant la nuit, aussi a-t-il décidé de continuer le voyage. Il finit par voir au loin les lueurs et contours du château de l'Epine. Un sourire sur ses lèvres glacées par le froid hivernal, SanAntonio relance sa monture, espérant que la maîtresse de maison soit présente. Après une chevauchée, le cavalier solitaire passe ainsi sur le pont levis puis sous le porche du château, et entre dans la cour.

Arrivé là, il descend de cheval, heureux de trouver un logis chaleureux, pour se reposer après une journée de chevauchée. Il laisse sa monture aux écuries, veille à ce qu'on s'occupe d'elle, et se rend ensuite vers l'entrée de la demeure proprement dite.

Alors qu'elle était installée paisiblement dans un fauteuil bien confortable tout près du feu, dans le salon, la Marquise prenait un peu de repos alors qu'elle avait passé sa journée à enseigner à l'Université à Reims...

Le soir était tombé, les premières gelées avaient fait leurs apparitions et il vallait mieux vu son état rester prudente et ne plus chevaucher en de telles conditions...

Le calme reignait, son époux sans doute pris par ses affaires à Paris... Elle ne savait tant elle n'osait jamais se mêler de son travail le sachant difficile et confidentiel...

Elle entendit alors un mouvement devant l'entrée du Castel... Elle pensait que son époux rentrait enfin... Déposant la reliure qu'elle étudiait en Grec ancien pour ses recherches médicales, elle se leva doucement, puis rejoint alors le hall d'entrée...

Louis semblait être rentré chez lui, sans doute avait-il pris le temps de prendre une bonne collation avant de venir pour servir le souper des Marquis...

Elle approcha alors que l'un des valets était venu répondre à la porte ou quelqu'un avait vraisemblablement toqué...

Matthilde intriguée, resta cependant dans un coin laissant le valet intervenir...

Ce dernier s'adressait à la personne qui arrivait... Matthilde comprit alors qu'il ne s'agissait guère du retour de son aimé... Lorsque le Valet annonça soudain

"Marquise,

Le Vicomte de Meulun est en vos lieux et souhaiterait s'entretenir avec vous Madame !

Alors que le Valet prononçait à peine le nom, Matthilde avait cru reconnaître le ton de la voix de son grand ami de toujours. Elle remercia le Valet en lui mandant de faire entrer immédiatement le Vicomte avant d'aller l'accueillir

Le vicomte eut à expliquer pourquoi il venait sans être invité, et celà sembla causer un moment tracas au valet. Lorsqu'enfin il le laissa passer, SanAntonio découvrit la maîtresse de maison, et s'en approcha.

Matthilde, me voilà chez vous à l'improviste, et je vous demanderais de m'en excuser. Je suis ravi de vous voir et espère que vous vous portez bien. Celà fait bien longtemps que nous n'avons point eut l'occasion de nous voir...

SanAntonio laissa ses effets au valet qui attendait sagement à proximité, et se sentit ragaillairdi par le température plus clémente qu'au dehors.

Matthilde était fort heureuse de pouvoir revoir son ami et qu'il arrive en le domaine de l'Epine à l'improviste importait peu, bien au contraire, cela lui faisait de la visite, elle en avait grand besoin dans ce Castel ou seuls son époux, l'intendant, quelques valets et gens de maison, donnaient de la vie en ces lieux...

S'approchant de son ami pour le saluer avec tant de respect que d'affection elle l'invita alors à entrer

SanAntonio, par Aristote !!! Comme vous avez bien fait ! Je suis si heureuse de vous revoir ! C'est un honneur pour moi que de savoir que vous avez pu penser à venir me voir ici !!

Entrez dont je vous en prie ! Venez à mes côtés nous allons nous installer dans le salon et pouvoir échanger longuement en attendant que la table soit dressée et le dîner servit ! Parce que vous allez bien rester quelques temps à mes côtés n'est-ce pas ?

Matthilde n'attendait guère la réponse de son ami qu'elle lui fit comprendre en lui prenant le bras afin de la conduire au salon, qu'il aurait pour devoir de faire honneur à ce dîner prévu pour la soirée et sans doute rester pour se reposer quelque peu...

SanAntonio aurait voulut refuser, au moins par principe, mais s'il était venu jusque là, ce n'était point pour repartir, de nuit, dans le froid. Il se laissa donc guidé à travers la demeure, admirant au passage quelques tentures qui agrémentaient les murs.

Rester un moment avec vous ? Ma foy, je dois bien avouer que discuter en votre compagnie, devant un bon feu, est toujours plus agréable qu'être seul, dans la nuit, à chevaucher.

En fait, je suis parti de chez moi ce matin, au lever du jour, espérant repérer des traces des brigands qui ont mis à mal la cathédrale de Reims. Bien sur, je n'avais que peu d'espoir de trouver quelque chose, mais je me devais de veiller sur mon domaine. Et, la journée passant, je me suis bien éloigné de Melun, et j'ai pensé alors à vous, et que plutôt que de rentrer tard dans la nuit chez moi, il valait mieux venir vous rendre une petite visite, fut-elle impromptue.

Et je serais ravi de partager un repas chaud en votre compagnie.

Ils étaient arrivés au salon. Le vicomte laissa son hôtesse s'asseoir, puis fit de même. Il prit quelques instants pour souffler, et se réchauffer le corps à la chaleur du feu de cheminée, qui crépitait devant lui, puis reprit la parole.

Messire votre époux est-il présent et aurais-je donc l'occasion de le croiser ?

Alors qu'ils avançaient, Matthilde écoutait très attentivement son ami...

Arrivant au salon, elle s'installa alors qu'il lui présentait place... Elle le remercia tout en souriant ...

Vraiment vous avez bien fait, vous n'imaginez à quel point votre venue tombe à point !

Cependant, vous me dites que la Cathédrale de Reims fût piée ! Par Aristote quel vile renégat aura pu ainsi salir notre Seigneur !

J'espère que vous le retrouverez !

Pour ce qui est d'Albert, ma foi, nous nous voyons tardivement en soirée. Sans doute aurez vous alors l'occasion de le voir ce soir puisque vous allez rester à nos côtés !

SanAntonio, vous prendriez bien un verre de vin en attendant que le repas soit servit ?

Alors qu'elle posait la question, Matthilde fît signe à l'un des valet de salle qui se tenait là, prêt à répondre à la moindre demande...

Ce dernier compris aussitôt qu'il était grandement temps de servir deux verres de vin...

Il s'executa aussitôt et vint porter un verre qu'il présenta avant à la Marquise puis au Vicomte...

Le vicomte vit arriver un verre de vin, il s'en saisit délicatement et porta son regard vers son amie.

Merci pour le verre.

Par contre, vous ne saviez rien, pour la cathédrale ? Elle fut incendiée par un groupe de brigands, dont nous ne savons à dire vrai que peu de choses. Heureusement, il n'y a pas eut de victimes, mais les dégats sont nombreux. L'ordre de Mathusalem commence à so'rganiser pour tâcher de leur mettre la main dessus, et je vous garantit que si nous y parvenons, ils passeront de bien mauvais moments.

Mais parlons de sujets plus réjouissants. Je vous remercie de m'offrir si généreusement le couvert pour ce soir. J'avoue n'avoir rien mangé, ou si peu, depuis mon départ ce matin et j'ai donc grande faim.

SanAntonio se tut alors, la gorge dessechée par le voyage et par la discussion. Il prit donc une gorgée de vin, les yeux posés sur le visage de la marquise.

Un incendie dites-vous !!!!! Shocked

Je n'étais guère informée, en effet je reste au domaine ou le repos m'est fortement recommandé et si je ne suis ici, je file en carosse jusqu'à l'Université pour y prendre quelques reliures qui me sont fort utiles pour mes recherches. !

Elle vit soudain le regard du Vicomte et se demandait alors pourquoi la regardait-il ainsi... Quelque chose se voyait-il déjà ...

J'espère qu'Albert sera vite de retour que nous puissions passer dans la salle à manger

Au moment même ou elle prononçait ces paroles, elle entendit alors quelque chose dans le hall.. Une voix portait et elle reconnu là le timbre de son époux !

Elle demanda alors à son ami de se joindre à elle pour aller l'accueillir

Vicomte, je vous en prie, j'entends Albert qui arrive justement alors que nous parlons de lui, venez, allons le rejoindre

Elle se redressa délicatement, et devança le Vicomte SanAntonio jusqu'à l'entrée

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