Les enfants de paysans ne recevaient pas d'éducation réelle. Ils commençaient, vers l'âge de cinq ans, à aider leurs parents, en se chargeant de la cueillette. Plus tard, ils s'occupaient de menus travaux aux champs, gardaient les bêtes, et peu à peu apprenaient la totalité du savoir de leurs parents.
Un noble, par contre, pouvait faire instruire son fils à l'école du monastère ou à titre de page chez un autre noble. Les filles de familles riches fréquentaient les écoles de couvent ou avaient un tuteur privé.
Les enfants de familles moins aisées allaient aux "petites écoles", où garçons et filles apprenaient la religion, les bonnes manières, les rudiments du latin, ainsi qu'à chanter et compter. Parfois, les moines organisaient des écoles "extérieures", hors des murs du monastère, pour les enfants qui ne se destinaient pas à devenir moines ou prêtres. Les plus petits apprenaient à lire en combinant les sons des lettres pour faire des mots. Un psautier, contenant les psaumes de la Bible, était souvent leur premier livre de lecture.
Jusqu'au XIIème siècle, la majeure partie de la population ne savait ni lire ni écrire. Ce n'est que vers le milieu du XIIIème siècle que cet apprentissage se répand.
Une constante cependant était l'enseignement moral. Tout l'entourage de l'enfant s'appliquait à lui apprendre la politesse, le maintien, le respect des aînés et les bonnes manières. Dès qu'il savait marcher, l'enfant devait également participer à tous les offices religieux, et il apprenait souvent à parler en répétant des prières.
Dans les familles de riches marchands, les garçons instruits débutaient très jeunes dans les affaires, en aidant leur père à tenir la boutique.
Les gens moins riches payaient pour que leurs fils fassent l'apprentissage d'un métier chez un maître artisan. Les garçons pouvaient apprendre divers métiers : boulanger, couvreur, paveur, forgeron, ... Les filles étaient aussi placées en apprentissage, mais c'était la femme du maître qui se chargeait d'elles.
La loi interdisait aux apprentis de se marier ou de quitter leur maître. L'apprentissage durait sept ans, après quoi l'apprenti devenait compagnon et voyageait de ville en ville, travaillant pour divers maîtres afin d'acquérir de l'expérience. On ne rapporte que peu de femme compagnons. Après plusieurs années, le compagnon se joignait à une corporation. Il payait un droit et présentait un "chef-d'oeuvre" prouvant son talent pour son métier. On l'autorisait alors à ouvrir sa boutique et à prendre des apprentis.