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 Funérailles de Matthilde de Beaugency/de l'Epine

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Cappa de Sens-Caumun
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MessageSujet: Re: Funérailles de Matthilde de Beaugency/de l'Epine   Funérailles de Matthilde de Beaugency/de l'Epine - Page 2 Icon_minitimeLun 5 Avr - 17:27

Cappa laissa passer un ange, qui venant de sa dextre, avait priorité sur elle, laissant ainsy à l'assistance grand loisir pour s'imprégner du souvenir de la défunte.

Puis s'adressant à la dicte assistance :


Si une autre personne de cette noble assistance désire à son tour rendre son hommage à Matthilde, qu’ores il vienne ici le faire devant tous, ou se taise à jamais.
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Jehanne Elissa

Jehanne Elissa


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MessageSujet: Re: Funérailles de Matthilde de Beaugency/de l'Epine   Funérailles de Matthilde de Beaugency/de l'Epine - Page 2 Icon_minitimeLun 5 Avr - 18:11

Comme tous elle avait entamé le credo. Comme tous ici car pour elle tous étaient pieux. N'allaient pas lui dire que certains le font peut-être simplement car ils sont "là" et n'ont pas vraiment conscience de ce qu'ils disent. Mais ce n'est pas son cas et dans les paroles de l'officiante, dans les paroles répétées, elle trouve un peu d'apaisement. Elle arrive enfin à cesser de bouger ou plutôt de trépigner, se tient droite et s'apaise. Les effets de la religion sur une enfant pieuse.

Ce calme pieux se brise quelque peu lorsque Clémence prend la parole pour parler de sa défunte mère. Elle a beau aimer le Très-Haut, son âme d'enfant aime encore plus les histoires. Elle s'émeut du ton profond de la conteuse. Elle s'émeut de ce portrait admirable qui est peint. Elle s'émeut qu'une telle femme ait quitté leur monde. Et elle s'émeut que l'on parle de son père.

Pardon?

On parle de son père?! Alors elle cesse d'être calme et sursaute, se retrouvant le buste penché vers l'avant sur son banc. Elle attrape le regard humide de Clémence avant que celle-ci n'aborde un autre point mais cette fois-ci elle n'entend pas l'héritière Goupil. Dans son esprit elle était là en vertu de liens entre familles bien plus antérieurs à l'existence de son père. Dans son esprit il n'avait pas connu la défunte mais celle-ci avait plus connu ses grands parents. Ou arrière grands-parents. Mais pas son père!

Et c'est donc là quelle se perd. Adieu l'enterrement, adieu les gens, adieu tous: son corps est certes bel et bien assis dans la Chapelle mais son esprit est bien, bien plus loin. Il est vers cet homme auquel elle ne peut même pas donner de traits. Il est vers cet homme dont on lui a toujours dit du mal. Il est vers cet homme qui serait la cause de la mort de sa mère et qui, parait-il n'avait jamais aimé cette dernière ni elle. Il est vers cet homme qui a du lui aussi être présent dans cette Chapelle au moins une fois. Il est vers cet homme qui est son géniteur.

Comme sa mère elle ne l'avait jamais connu. Contrairement à sa mère elle ne l'avait jamais aimé. Oh ne vous outrez pas, lecteurs pro-Appérault!Comment aurait-elle pu aimer un homme dont elle n'a jamais vu la moindre peinture, lu la moindre lettre et jamais entendu le moindre mot positif à son égard? Un inconnu. Elle avait jusqu'il y a peu toujours bien suivi ce matraquage dans lequel elle avait grandit: ne pas penser à son père, ça sert à rien. Or elle grandit, la petit Volpilhat. Et comme toute adolescente elle se pose des questions, comme toute orpheline elle veut savoir. Cette curiosité est si fraîche à l'égard de son père qu'entendre quelqu'un d'autre prononcer son nom, que de savoir qu'il a été là lui coupe le souffle, la concentration et la blesse.

La jeune Jehanne Elissa de Volpilhat vient une fois de plus de se faire rattraper par la réalité, elle qui aime tout contrôler afin de rester hors du temps et des peines. Est-ce sa faute si elle aime entendre les choses quand elle y est prête, vivre ses doutes quand elle est seule? On ne peut en vouloir à une enfant de découvrir que la vie, les aléas, les mots positifs, tantôt négatifs, les bonnes et mauvaises nouvelles, les dommages collatéraux, les tristesses et les joies ne se commandent absolument pas.

Alors elle est assise, mais elle est plus là. Pour sur que son petit cerveau, sous cette belle masse de cheveux roux est complètement tourneboulé. Tellement, qu'il ne comprend et n'entend plus grand chose
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dragonet
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dragonet


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MessageSujet: Re: Funérailles de Matthilde de Beaugency/de l'Epine   Funérailles de Matthilde de Beaugency/de l'Epine - Page 2 Icon_minitimeLun 5 Avr - 20:42

Citation :
Si une autre personne de cette noble assistance désire à son tour rendre son hommage à Matthilde, qu’ores il vienne ici le faire devant tous, ou se taise à jamais.

Dragonet malgrés les circonstances eu un sourire amusé à l'idée que quiconque puisse décider où et quand il devait se taire ou parler. Il alla quand même prendre la parôle.

Bonjour,

dans cette noble assemblé, où que je porte mon regard, je ne vois que deux personnes qui ont eu la chance de connaitre la femme qu'etait Matthilde, ma fille qui etait sa dame de compagnie et moi même qui etait son ami.

Clemence, que j'ai mis au monde, à porté sur sa mére celui d'une enfant, et à vecus avec elle ce qu'entraine le fait de grandir que ce soit l'amour aveugle ou le rejet de l'adolescence. Elle la connait aussi par ce qu'elle racontais d'elle, ou de ce qu'on en disait.

Je me rejouis de voir que les alliances familiales ont perduré en partie et de voir que clemence est aujourd'hui entouré.. mais c'est elle qui l'est .. partout où je regarde, je ne vois personne pour matthilde, j'entend par là personne qui l'ai aimé sans être sa chair et son sang, a part ma fille et moi.

Ce n'a rien d'un hasard. Non que Matthilde ne fut pas une grande Dame digne d'être aimé, assurement elle l'etait.

Mais matthilde à souffert de deux maux..

d'une part, elle fait partie de cette generation qui ont été fidéle à Caedes, à la Reyne et à Juliano di Juliani. C'est lors de l'accouchement du dauphin que nous nous sommes rencontrés la premiére fois, j'etais le medecin de la reyne, elle etait sa maraine et medecin aussi. Puis j'ai mis au monde les deux princesses que j'ai protégé pendant qu'elle s'occupait du dauphin.
Que de moment et souvenir partagé içi, à chenanceau, à valois, au louvre ou ailleurs.

De cet epoque, presque tous sont morts, assassiné souvent, certains ont été simplement acheté, d'autres se sont tenue à l'ecart, certains sont toujours traqué. Sans le savoir car on a effacé la memoire de vos parents, je pense que pour la plupart, vous êtes les heritiers de cette epoque, un heritage dont vous n'avez ni souvenir ni conscience.

Pour echapper à la purge, Alsbo comme matthilde avaient choisit de vivre en retrait, loin des affaires du monde, pour preserver leur famille, leur heritage, leur fille.

Matthilde avait fait un autre choix. Celui de rester digne, vertueuse, le reflet de la grande dame qu'elle etait. Elle est morte de la même chose que la reyne.. d'aimer sans être assez aimé en retour.

Elle aurait pu simplement dècider de se retirer de la vie publique, et vivre de fêtes, de joie et d'aventure libertine, mais elle n'a jamais voulu laisser la moindre tache qui puisse remettre en cause sa reputation et celle de son sang.

Elle à pris l'habitude progressivement de ne plus vouloir ecouter ses désirs de femmes pour n'être plus qu'une mére et l'intendante du domaine. Mais si les désirs de la chair sont facile à ignorer, elle à surtout accepté progressivement de ne plus essayer d'aimer ni d'être aimé, sachant pourtant que cet amour existait quelque part, mais qu'elle le refusait pour être fidéle à un héritage, une morale, une image d'elle même.

Cela l'a assurement conduit au paradis celeste, mais le prix de cette félicité me parais bien lourd en vérité que de devoir mourrir pour remplacer l'amour des hommes par celui de Dieu.

Matthilde etait une grande Dame, mais chacune des pensées que je lui porte sont autant en véritée de priére d'amour que nous ne pourrons en faire en ce jour et en ce lieu.

je vais donc m'adresser à cette assemblé plutôt qu'a elle ou à Dieu. Matthilde à fait le choix de se retirer des affaires du monde et d'accepter de vivre seule et sans amour. je respecte cela, mais je ne le cautionne pas. Ce n'est a mon avis pas le sens du message aristotelicien. Matthilde, clemence la souligné, fut une grande dame avant même qu'on sache qui etais son pére ou de se marrier. Elle mourru le jour où elle cessa de se battre pour défendre ses idées ou pour aimer.

J'aimais matthilde, mais elle comme la Reyne etaient a mes yeux l'exemple du renoncement, de ce que je n'ai jamais voulu devenir.

Vous êtes içi pour la plupart d'héritier ou héritière d'un passé qui fut noble et glorieux et qu'un présent s'est efforcé de détruire. Vous êtes les victimes d'un monde qui n'aime pas vos parents autrement que mort, et qui pense que vous ne méritez de vivre que parce que vous n'existez pas à leur yeux.

Vous avez le choix, celui de faire comme matthilde, accepter leur decision et attendre la mort et la félicité solaire, ou vous dressez et exister par vous même, retenir de Matthilde, mais aussi de ceux que vous aimez et qui vous sont cher, ce qui les ont fait grand, et agir en ce sens, sans jamais fuir la sociéte ni ceux qui vous haissent pour ce que vous incarnez.. Car c'etait de cette haine que se proteger Matthilde en vérité, qu'elle n'a plus sut supporter, mais qui l'a aussi conduit loin de l'amour, dans cette salle quasi déserte de gens l'ayant aimé pour elle et ce qu'elle etait.

Si vous aimez vos morts, ne faites jamais ce choix, soyez grand plutôt que de cesser d'être.

Et merci d'être là, a vous tous et toutes, non pour Matthilde, mais pour clemence, faites qu'elle ne soit jamais seule, qu'elle ne fasse jamais le choix de sa mére, ne la laissez pas ne plus être aimé, faite le pour elle, pour vous.

Merci..


Puis il vint reprendre sa place prés de sa fille. Ce message lui etait aussi destiné.
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Clémence de l'Epine
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MessageSujet: Re: Funérailles de Matthilde de Beaugency/de l'Epine   Funérailles de Matthilde de Beaugency/de l'Epine - Page 2 Icon_minitimeLun 5 Avr - 21:44

Les mots tombaient comme autant de coups de poignards en son cœur meurtri.

Elle avait eu conscience de la peine et de la souffrance de sa mère. Mais l’enfant qu’elle était n’avait jamais eu l’audace de lui poser la moindre question. Ni à elle, ni à qui que ce soit. Et alors qu’elle aurait pu trouver le courage de l’interroger, plus vieille, sur ce qu’elle était réellement et non pas sur ce qu’elle laissait voir aux yeux de sa fille, elle s’était affaiblie, elle s’était éloignée, et il avait été trop tard pour comprendre.

Elle se voulait forte elle-même. Et pour elle, sa force était de rester indifférente aux assauts de la vie, indifférente à tout ce qui pouvait l’entourer et qu’elle jugeait ne pas pouvoir assez compter à ses yeux. Sa force était de réprimer ses émotions, ses sentiments, paraître froide et distante plutôt que de souffrir. Pourquoi ? Elle en saisissait maintenant la raison.

Parce que sa mère avait été ainsi. Elle s’était toujours dissimulée aux yeux des autres. Elle avait toujours gardé les sombres secrets de son âme dans les tréfonds de son cœur. Elle n’avait rien dit. Et si Clémence avait eu conscience de bien de ses souffrances, jamais elle n’avait eu la présence d’esprit ou le courage de lui demander d’en dire plus.

Elle avait pensé la connaître tout à fait. Elle avait pensé être la seule peut-être à pouvoir la rendre heureuse. Ô, Clémence… comment as-tu pu te tromper à ce point ? Ta mère n’avait pas seulement besoin de toi et de ton amour… Il lui manquait autre chose. Quelque chose que jamais tu n’aurais pu lui donner. Elle voulait se sentir importante autrement que dans son rôle de mère.

Clémence ferma les yeux et laissa les paroles du Vicomte l’envelopper, la laissant tremblante et désemparée.

Ce qu’il disait… sonnait comme un sermon, une recommandation d’un homme qui avait déjà bien vécu et qui s’adressait à une génération nouvelle. Mais avait-il réellement besoin de leur administrer ses conseils ? Eux-tous, du plus jeune au plus âgé, avaient vécu leurs expériences, qui les avaient préparé à ce qu’ils allaient vivre. Le discours du Vicomte semblait alors, à mieux y réfléchir, plus empreint de nostalgie, de remords ou de regrets qu’autre chose. Il ne les sermonnait pas, non, il ne leur donnait pas une ligne de conduite –il devait savoir qu’il n’aurait sans doute que peu d’impact sur la manière d’agir des personnes ici présentes : aux yeux de Clémence, il criait son amertume, à voir un temps qu’il avait aimé être désormais révolu.

Et lorsqu’il invita l’assemblée à ne pas abandonner la demoiselle de l’Epine, celle-ci ouvrit les paupières. Brutalement. Elle se redressa, et le rouge lui monta aux joues. Comment… comment pouvait-il dire ça ? Avait-elle besoin que l’on affiche ainsi aux yeux de tous une potentielle faiblesse de sa part ? Seule, elle savait l’être. Elle y avait pris goût, un peu trop peut-être, mais elle n’avait surtout pas besoin que l’on fasse remarquer à d’autres ce qu’elle s’efforçait de leur cacher. Elle ne voulait pas que l’on soit à ses côtés par devoir. Elle voulait pouvoir compter sur des personnes sincères, qui viennent à elle par envie, par amitié, et non par pitié.

Contre son gré, elle enfouit son visage entre ses mains.

Etait-ce la honte, qui la submergeait maintenant ? Etait-ce la consternation ?

Elle n’en savait rien.

Mais par les mots du Vicomte, elle venait de prendre conscience de l’image misérable qu’elle pouvait donner, ou qu’elle pourrait donner un jour. Etait-ce ainsi, que celui-ci avait vu Matthilde dans ses dernières années ? Misérable… Abandonnée…

Clémence releva le regard, cala à nouveau ses mains au creux de son giron, campa le dos, redressa la nuque, et observa Dragonet regagner sa place, perdue, ne sachant quoi penser –le remercier, ou hocher la tête d’un air affligé. Rien de tout cela. Elle le regarda passer, tentant encore une fois de dissimuler au mieux l’atterrement qui lui ébranlait les sens. Son visage, d’une pâleur déconcertante, avait revêtu un masque dégagé et elle parvint même à étirer ses lèvres d’un sourire faiblard.

Et… qu’avait-il vécu avec sa mère, pour pouvoir parler d’elle avec tant d’assurance sur les sentiments qui la mettaient à l’épreuve ? Elle savait qu’il avait parlé avec son cœur, et d’ailleurs, elle ne lui connaissait pas cet élan passionné. C’était à dire vrai la première fois qu’elle l’entendait parler de sa mère de cette façon. Il y avait mis toute l’affliction et le dépit qui semblaient l’habiter. Il avait toujours été bon pour Clémence, il lui avait toujours offert son soutien, sa protection. Elle savait qu’il ne lui voulait pas de mal, au contraire. Alors elle ne pouvait pas lui en vouloir de l’avoir blessée ainsi.

Mais… voilà. Il avait, emporté par la fougue de son hommage, oublié qu’il avait affaire à la fille de Matthilde. Cette Matthilde qui si peu s’était livrée, et moins encore en public. Cette Matthilde qui répugnait devoir afficher ses faiblesses et qui se cachait pour crier ou pour pleurer.

Clémence était la fille de Matthilde. Indubitablement. Et s’il y avait des choses qui rapidement seraient amenées à changer, sa pudeur, quant à elle, resterait toujours intacte.
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Amaël
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Amaël


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MessageSujet: Re: Funérailles de Matthilde de Beaugency/de l'Epine   Funérailles de Matthilde de Beaugency/de l'Epine - Page 2 Icon_minitimeLun 5 Avr - 22:45

Amaël, le regard tourné vers l'autel, mais l'esprit à moitié tourné vers sa petite princesse bourguignonne croisa un instant le regard de Clémence alors qu'il regardait vers elle, assise au premier rang. Son regard semblait interrogateur. Empathie, télépathie, ou transmission de pensées ? Bref, Amaël songea immédiatement à Béatrice qui n'était pas dans l'assistance, et pas en vue. Leur amie n'était pas en excellente forme mais manquer ainsi le début des funérailles était étrange. Il espérait qu'elle allait bien. Un bref haussement d'épaules fut la réponse d'Amaël à la question muette de Clémence.

Le reste de la cérémonie fut empli d'émotion. Et Amaël écouta de toute son attention les paroles de Clémence. Il ne pouvait s'imaginer à sa place. Perdre ainsi sa mère, si jeune. Lui-même, s'il jouait le fort, le grand, l'indépendant, restait profondément attaché à elle. La perdre serait un grand traumatisme pour lui, encore si jeune. Il éprouvait donc beaucoup de compassion pour son amie même s'il ne pouvait tout à fait comprendre sa peine. Il écouta ensuite un homme, inconnu, parler également avec beaucoup d'émotions de la défunte mère de Clémence. Néanmoins, l'esprit d'Amaël était de nouveau tourner en partie vers Esyllt, et il tourna alors la tête vers elle, discrètement, dans le secret espoir de croiser son regard, pour voir si elle l'avait vu.
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cammassou




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MessageSujet: Re: Funérailles de Matthilde de Beaugency/de l'Epine   Funérailles de Matthilde de Beaugency/de l'Epine - Page 2 Icon_minitimeMar 6 Avr - 11:21

[HRP : mes excuses, une retraite a chamboulé mon emploi du temps Embarassed [/HRP]

Cammassou regardait la Chapelle se remplir peu à peu. L'atmosphère devenait de plus en plus pesante au fur et à mesure des arrivées.
Finalement, la cérémonie commença.

Silencieuse, effacée, elle écoutait attentivement les paroles de Mère Cappa, récitant son confiteor puis son Credo avec l'assemblée en méditant sur la portée de leur parole : elle avait manqué de faire une très grosse bétise il y a peu, aussi la récitation du Confiteor lui fit du bien : c'est d'ailleurs précisément pour cela qu'elle avait été convié par Mère Cappa : pour parfaire son apprentissage et éviter les futurs erreurs.

La Lecture du Livre s'en suivit, la tirant de ses pensées : ce passage, Cammassou le connaissait bien : elle l'appréciait car il était très significatif. Puis Mère Cappa lui désigna la desserte.

Cammassou retrouva l'usage de ses jambes au bout de quelques instants : elle alluma les cierges à l'aide d'une bougie et vint les disposer autour due la bière puis revint auprès de Mère Cappa un instant, avant de retourner chercher la petite croix qu'elle posa sur le cercueil.

Retournant à nouveau à sa place, elle regarda l'assistance : tous en plein recueillement. C'était vraiment étrange et pesant comme atmosphère. Peut-etre est-ce parce que jamais elle n'avait vécu un tel moment, peut-etre est-ce parce qu'elle ne se sentait pas à l'aise au milieu de tant de monde, étant habitué à sa paroisse quasi déserte de sa ville déserte de Varennes, ou seulement la solennité de la cérémonie.

Elle écouta les paroles des proches, rendre hommage à la défunte sans mot dire, sortant définitivement de ses pensées.
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Cappa de Sens-Caumun
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MessageSujet: Re: Funérailles de Matthilde de Beaugency/de l'Epine   Funérailles de Matthilde de Beaugency/de l'Epine - Page 2 Icon_minitimeMar 6 Avr - 14:26

Cappa avait écouté le discours de l'homme en pensant que s'il faisait l'éloge de la défunte, il y avait là comme une arrière pensée de prononcer le sien propre. Vanitas, vanitatis ...

Elle attendit encore un moment, à fin de laisser à d'autres l'opportunité de s'exprimer, puis, comme personne ne semblait en avoir le désir, elle reprit.


Envoyons enfin vers le Très-Haut le signe de l’Adieu

Avant de quitter la chapelle, nous allons dire un dernier adieu à notre Sœur Matthilde
Avec respect et affection, confions-la à Dieu dans l'espérance de nous retrouver un jour auprès d’Elle.


Cappa laissa de nouveau passer un silence, puis elle conclut.

Avec tous ceux qui nous ont précédés et qui vivent déjà auprès du Seigneur,
Avec l'immense cortège des saints, nous souhaitons un bon dernier voyage à son enveloppe charnelle.


Dernière édition par Cappa de Sens-Caumun le Mar 6 Avr - 18:00, édité 1 fois
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Ellesya de la Louveterie

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MessageSujet: Re: Funérailles de Matthilde de Beaugency/de l'Epine   Funérailles de Matthilde de Beaugency/de l'Epine - Page 2 Icon_minitimeMar 6 Avr - 17:53

Ellesya avait joint sa voix aux autres lors des paroles rituelles, écouté tranquillement les interventions de l'abbesse et ces propos trop souvent entendus pour son jeune âge, adressa un sourire à sa soeur enfin arrivée, ...

Clémence vint parler de sa mère mais aussi effleurer délicatement les autres facettes de celle qui fut sa mère mais pas seulement. Si la jeune Louveterie ne l'avait guère connue, elle avait laissé une agréable image d'amour maternel, d'amitié et de dignité.

Elle apprécia également que Clémence cite Esyllt Catarina. Qui aurait pu croire que ce beau jour de fête à Chenonceau où de si Grandes Figures étaient penchées vers le poupon qui était aujourd'hui une jolie fillette à la chevelure flamboyante héritée de la Louve (la seule de ses enfants à conserver cette marque distinctive telle une bannière) fut le seul jour où Ellesya les ait vu réuni? Tous morts maintenant...
Comme ce pique nique avec les Massigny, le vieux Dragon di Juliani, la Reyne et son fils, ... Juste des souvenirs dans le chef d'une jeune fille qui n'a plus de valeur que pour elle même.

Elle adressa un regard et un sourire chargé de compréhension et de chaleur amicale à Clémence alors que sa voix emplissait encore les lieux. C'était un bel hommage.

Qui fut assombri par l'intervention d'un homme déjà croisé elle ne savait plus où...
Imperceptiblement, la petite Valkyrie se raidit sur son siège, priant le ciel pour qu'il ne s'étale pas plus en cette espèce de discours transpirant des sentiments et motivations qui indisposaient la jeune fille.
Quelle chance que personne ne se soit ainsi étalé aux funérailles de ses propres parents. Avec si peu de dignité, avec tant de jugements et de leçons à foison, comme un affront à la mémoire de ceux qu'il citait et dont la stature n'avaient plus d'égale à cette époque de mesquinerie.
C'était indécent. Même dans sa façon de vouloir les exhorter.
Le lieu et le moment ne se prêtaient guère pour signifier l'inélégance du discours du sire. De plus, elle ne savait quel lien de confiance et d'amitié liait ce personnage à Clémence. D'ailleurs la réaction de son amie, de dos, n'était guère facile à décrypter.
Pourvu que cela finisse.
La jeune duchesse avait le sentiment de souillure, à tort ou à raison, mais c'était l'impression qui perdurait alors que l'homme finissait par reprendre sa place.

Avec soulagement, Ellesya entendit l'abbesse inviter au dernier adieu. A Dieu... Sans aucun doute.
Prière silencieuse, main sur son livre de prière, pour revenir à l'essentiel.
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Cappa de Sens-Caumun
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MessageSujet: Re: Funérailles de Matthilde de Beaugency/de l'Epine   Funérailles de Matthilde de Beaugency/de l'Epine - Page 2 Icon_minitimeMar 6 Avr - 18:46

La banne en ayant été retirée, les quatre hommes qui avaient amené le cercueil sur le catafalque s’en saisirent derechef, sur un geste de l’abbesse. Ils l’amenèrent jusques à une alcôve située au flanc senestre du transept, où, sur une estrade, reposait un lourd coffre de pierre, lequel devait, une fois la bière y introduite, être scellé d’une dalle supportant le gisant de la marquise.

            Funérailles de Matthilde de Beaugency/de l'Epine - Page 2 Gisant

Car il avait été décidé par la Demoiselle que la chapelle servirait de sépulcre à Matthilde. Le corps avait été embaumé, car, ainsi que le disaient justement les anciens, qui mortem evitare non possunt, corporis saltem gaudeant duratione.

Sur le côté apparent du tombeau se trouvait fixée une plaque de marbre sur laquelle avait été gravée l’épitaphe.

          Funérailles de Matthilde de Beaugency/de l'Epine - Page 2 Plaque500

L’alcôve était percée, juste au-dessus du tombeau, d’une fenêtre close par un vitrail représentant le bon Saint-Jean. Par la grâce de l’habileté du Maître verrier, à nones de mars, jour funeste du décès de la marquise, le soleil devait, à une heure justement calculée, envoyer un de ses rais traverser l’auréole dorée de l’apôtre & martyr, et recouvrir le visage marmoréen de la statue d’une mince, éphémère et miraculeuse pellicule d’or fin.

Nous allons maintenant déposer en sa dernière demeure le corps de notre sœur, sous la protection de l’apôtre Saint-Jean. Le moment est venu de lui dire « à Dieu ».

C'est un moment de tristesse, mais il faut que l'espérance reste forte en nous, car nous espérons revoir Matthilde quand Dieu nous réunira, dans la joie de son Royaume.
Recueillons-nous en pensant à tout ce que nous avons vécu avec Matthilde, à ce qu'elle est pour nous, à ce qu'elle est pour Dieu.


L’abbesse aspergea le cercueil d'eau bénite et dit :

Cette eau, souvenir de ton baptême,
Nous rappelle que Dieu a fait de toi Son enfant.
Qu’Il te reçoive aujourd'hui dans Sa Paix !

Vous pouvez maintenant, si vous le désirez, venir devant son tombeau rendre un dernier hommage à Matthilde, et l’accompagner d’une pensée, d’une prière, ou d’une simple caresse.

Ite, Missa Est.
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beatritz

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MessageSujet: Re: Funérailles de Matthilde de Beaugency/de l'Epine   Funérailles de Matthilde de Beaugency/de l'Epine - Page 2 Icon_minitimeMar 6 Avr - 23:34

La Duchesse de Nevers était entré, avec la plus grande discrétion, dans la chapelle, au moment où Clémence achevait de parler de sa mère, et que le Vicomte de Saint-Germain les Belles commençait son discours funèbre.
Béatrice était à l'Epine depuis près d'une semaine. Elle n'aurait pas dû être en retard.
Elle avait pourtant à sa décharge un polichinelle dans le tiroir, et une sciatalgie qui lui sciait la jambe dès qu'elle s'affairait par trop - ce qui était incontestablement le cas, lorsqu'elle s'était préparée, ce jour-là, pour les hommages funèbres à rendre à la Marquise.

Au moment de partir, la douleur l'avait prise. Elle avait envoyé une servante prévenir discrètement Clémence, avant le début de la cérémonie : la Duchesse est mal, mais viendra, si le Très Haut lui accorde la force de surmonter la douleur.
Elle était venue. En retard et non sans regrets d'avoir manqué ce moment de prière en commun, cette association de deuils, de douleurs, de compassions de toutes parts. Ses yeux se posant sur les présents, outre le Vicomte de Saint-Germain et le mini Duc de Trun, son futur filleul, qui résidait aussi pour quelques temps à L'Epine, elle eut le loisir de remarquer, de dos, la Duchesse d'Amboise et sa jeune sœur, et une rousseur toute volpilhesque.
Serrant les dents, affermissant ses pensées en prières, elle suivit les derniers mots de l'abbesse. Enterrer une mère, enterrer un père... Elle avait grandi sur la tombe de sa mère. Sort peu enviable ? Au moins n'avait-elle jamais été attachée à rien d'autre qu'un nom et un orgueil.
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Raphael de l'Epine




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MessageSujet: Re: Funérailles de Matthilde de Beaugency/de l'Epine   Funérailles de Matthilde de Beaugency/de l'Epine - Page 2 Icon_minitimeMar 6 Avr - 23:39

Il revint. Comme s'il pouvait l'abandonner, après la promesse qu'il lui avait faite !
Il revint. Comme la première fois, et comme toutes les fois qui avaient suivi, où il s'était rangé silencieusement derrière son épaule pour la regarder vivre, pleurer, soupirer, sourire, choisir. Il revint petit à petit, pâle lueur tremblante qui s'affermit à mesure que les pensées, que les regards se fixent sur lui. Alors, il envahit l'esprit entièrement, de sa splendeur de Lion, et l'on ne peut plus en détacher sa pensée. Il est là, il entoure, il cajole, il berce et réconforte.

Sens-tu sa main sur ton épaule, Clémence ? Entends-tu cette voix qui te dit :


-« Ce n'est pas la fin, Clémence... C'est le passé qui meurt, et l'avenir qui s'étale à tes pieds. Vis ! Vis ! Pour moi, pour elle... et pour toi, petite sœur. »
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Eilinn Melani

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MessageSujet: Re: Funérailles de Matthilde de Beaugency/de l'Epine   Funérailles de Matthilde de Beaugency/de l'Epine - Page 2 Icon_minitimeMer 7 Avr - 0:12

La messe se déroulait, et Eilinn écouta avec passion Clémence évoquer sa mère. Il était assez paradoxal qu'elle soit présente dans cette chapelle, alors que sa propre mère avait été en partie responsable de l'exil politique de Matthilde de Beaugency. Mais Eilinn était ici pour Jehanne Elissa, et être une simple dame de compagnie, un être invisible et insignifiant au yeux des nombreux nobles présents permettait dans l'esprit d'Eilinn de compenser l'offense éventuelle de sa présence.
Et le discours de la jeune fille plongea Eilinn dans quelques réflexions personnelles. Certes elle n'avait pas eu de père, mais une mère et un beau-père aimants. Jamais elle ne pourrait envisager qu'ils décèdent, l'enfance étant pétrie de ces certitudes invincibles :
"Mes parents ne peuvent pas mourir" ;
"Faut pas manger les noyaux de cerises sinon un cerisier poussera dans le ventre" ;
"les cambrésiens mangent des enfants au petit déjeuner" ;
"les gateaux aux amandes vivent en troupeau à Saint Omer" ; etc...

Et voilà qu'elle se retrouvait confrontée à une de ses premières expériences de deuil... Alors qu'elle était plongée dans ses pensées, un autre homme prit la parole, et ses paroles la troublèrent plus qu'elle ne l'aurait aimé. Peut-être le fond n'était-il pas dénué de vrai, autant les circonstances elles n'étaient pas les plus heureuses.
L'abbesse continua et termina la messe, que la fillette avait trouvé fort belle, invitant les fidèles à dire adieu à la marquise.

Elle n'avait jamais connu cette dame, ainsi elle estima déplacée d'aller se recueillir devant le cercueil. Elle eut un regard pour Jehanne Elissa, lui demandant de façon muette la conduite à tenir.
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Clémence de l'Epine
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MessageSujet: Re: Funérailles de Matthilde de Beaugency/de l'Epine   Funérailles de Matthilde de Beaugency/de l'Epine - Page 2 Icon_minitimeMer 7 Avr - 20:56

Elle prendrait les devants. Les devants de ceux qui souhaiteraient poser le regard sur le tombeau et accompagner d'une prière l'envol de Matthilde vers sa nouvelle demeure céleste.

En tant que fille, elle se devait d'être la première, ou du moins l'imaginait-elle.

Alors, elle se leva, non point tout à fait remise encore de la cérémonie et des émotions diverses qu'elle avait fait naître. De la tristesse, de l'incompréhension, de la vulnérabilité, de la consternation, de la colère, de la honte, mais aussi un certain apaisement de son âme, une certaine euphorie aux paroles de l'abbesse, et surtout, de la fierté, à parler de sa mère devant des amis qui ne l'avaient pas personnellement connue.

Et de sa démarche aérienne, de celle qu'elle adopte alors qu'elle se sent ailleurs, dans un monde qui pour encore un peu de temps n'appartient qu'à elle, elle rejoignit Mère Cappa auprès du tombeau. Elle avait déjà beaucoup prié, elle en avait déjà beaucoup dit à sa mère. Davantage, sans doute, que tous les mots qu'elle avait réellement pu lui dire alors qu'elle était encore en vie. Des conversations sans retour qui pourtant lui avait grisé l'âme.

Alors elle se tint devant la bière, le coffre de pierre n'ayant pas encore été scellé -le gisant reposait à côté, solitaire, et tout aussi massif qu'il était, le visage froid transpirait de pureté.

Elle se transporta quelques instants en prières, remerciant, espérant, rassurant. Et c'est le sourire aux lèvres qu'elle laissa enfin sa mère rejoindre en paix tous ses proches -et Raphaël, si beau, si fort, si convaincant que dans son imagination, c'en était presque indécent.

Clémence laissa sa place à ceux qui voudraient bien la prendre. Elle eut un sourire pour l'abbesse, inclinant légèrement le chef vers l'avant pour lui faire part de toute sa gratitude. Et donc, elle rejoignit la nef. Elle la remonta, l'esprit un peu plus libéré que lorsqu'elle l'avait descendue tout à l'heure. Et pour chacun, elle eut un regard. Un regard d'amitié, un regard d'amour, un regard de reconnaissance. Pour ceux qui avaient su être là dans un tel moment, elle aurait toujours une prière. Elle se souviendrait de leur présence.

Isaure Beaumont-Wagner, Ellesya de la Louveterie, Esyllt-Catarina de la Louveterie, Amaël du Ried, Dragonet de Castelcerf, Beulbeul de Castelcerf, Béatrice de Castelmaure-Von Frayner, Catalina-Constance de Volpilhat, Jehanne-Elissa de Volpilhat -et leur suite, dont les noms sont inconnus encore, Alexandre de Chéroy, Clémence Lotus, la diaconnesse Cammassou et évidemment, l'abbesse Cappa de Sens-Caumun.


Elle allait les attendre tous, les saluer, les remercier d'un mot, et leur indiquer qu'un banquet de funérailles se tiendrait au castel pour que la mémoire de la défunte soit désormais célébrée dans un environnement un peu moins solennel, un peu plus enthousiaste. On se devait, maintenant, de se montrer le visage plus gai, puisque Matthilde avait rejoint les cieux.

Baudouin avait déjà été envoyé au château pour s'assurer des derniers préparatifs.
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MessageSujet: Re: Funérailles de Matthilde de Beaugency/de l'Epine   Funérailles de Matthilde de Beaugency/de l'Epine - Page 2 Icon_minitimeJeu 8 Avr - 0:54

Alors que d'une oreille distraite, Esyllt écoutait les paroles de l'Abbesse, ses yeux ne quittaient pas ses objectifs. Il y avait bien sûr Clémence, qu'elle put avec assurance identifier grâce à sa prise de parole. Son attitude digne et respectable était enviable. Il y avait ensuite Amaël. Rencontré il y a peu, le jeune alençonnais avait su lui rendre sympathique le domaine royal qui dans la famille n'était pourtant pas porté en estime. Tanneguy avait d'ailleurs fait le voyage mais contrairement à Guigone, il était resté dans la voiture...


Les prises de paroles furent éloquentes. Clémence confirma son héritage, la petite s'était un peu plus renseignée, par des mots utilisés avec simplicité mais force. Une diction assez claire alors qu'elle n'aurait fait, et ses projections le lui assuraient, que bafouiller ou se mordre les lèvres pour ne pas s'effondrer. Oui de ce discours où elle fut citée, Esyllt ne retint qu'une chose. La fatalité du destin qui la privait d'une marraine incomparable.
S'en suivit alors quelque chose de détestable. Ces mots lui restaient au fond de la gorge. Certes, elle était héritière, certes elle avait connu Fontainebleau, et pour cause, certes et encore certes, mais une telle leçon, infligée de cette manière, à cet instant de deuil et de recueillement était des plus mauvais gouts. Esyllt se promit alors d'éviter cet homme qui ne lui inspirait que mépris. De cette diatribe, elle ne voulait rien retenir, tout oublier, ne se souvenir que de cette jeune fille blonde rendant un hommage sincère et poignant à une mère plus que regrettée.

La fin de la cérémonie approchait. L'officiante prononça les derniers mots, évoqua cette vie future alors que l'eau ruisselait sur ce cercueil. Esyllt remercia par quelques pensées l'abbesse pour la cérémonie qu'elle avait trouvé fort belle malgré qu'elle en avait raté le début.
Clémence fut la première, dans la logique des choses, à se lever pour se recueillir devant ce, LE, tombeau de sa mère. Jamais elle ne saurait ce qu'elle avait pu penser, là, devant le dernier logis de Matthilde, tout comme, à ce moment où elle se tourna pour les observer, poser un regard sur chacun d'eux.
Quelle était alors la marche à suivre, Esyllt regarda à son tour Ellesya pour connaitre sa position. Ferait-elle le pas ? Elle ne l'avait pas connu, mais au fond d'elle même, la cadette de la Louveterie savait qu'elle devait le faire. Alors, adressant un signe à Guigone lui demandant de rester assise, elle se leva pour, au bout de quelques pas se retrouver là, devant Matthilde.

De mémoire, jamais elle n'avait été aussi près. Il y avait bien sûr eu le baptême où sa marraine l'avait sans nul doute prit dans ses bras, l'avait peut être bercé ou consoler au moment où, effrayée par l'eau bénite, elle avait du pleurer. Mais après ?! Matthilde représentait le dernier lien vivant avec son père, Juliano. Il l'avait choisi pour seconder sa mère, et un an après elle, après lui aussi, sa marraine avait décidé de les rejoindre. Peut-être pour revivre ensemble ces moments à Chenonceau évoqués par l'austère de tout à l'heure, peut-être pas...
Clémence lui avait fait part de son remord, pourtant Esyllt avait beau chercher, il n'y avait pas d'amertume. Un sentiment de temps perdu, oui, enfermée à apprendre latin et grec alors que fuyaient les vivants. Son regard affronta l'édifice de pierre, sonda quelqu'unes failles pour ne pas céder, mais ses yeux se fermèrent. Du haut de ses neufs ans, Esyllt ne put s'empêcher de faire couler une larme sur ses joues rosies alors que depuis le début de la cérémonie, elle avait semblé plutôt distante et distraite. En cet instant plus qu'un autre, elle maudissait les règles divines tout en préparant mentalement un voyage pour la Touraine où résidait le dernier, son parrain. "Il ne sera jamais trop tard pour bien se connaitre. Je vous donne rendez-vous, à vous et à tous les autres."
La fillette fit alors deux pas en arrière avant de retrouver sa place où l'attendait Guigone et sous peu sa sœur...
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MessageSujet: Re: Funérailles de Matthilde de Beaugency/de l'Epine   Funérailles de Matthilde de Beaugency/de l'Epine - Page 2 Icon_minitimeDim 11 Avr - 21:23

Droite sur son banc, Isaure regardait fixement sa cousine. L’évocation de son père la troubla. C’était rare que l’on lui parle de lui aujourd’hui. Peut-être que Clémence l’avait bien connu. Quand tout ceci serait passé, elle le lui demanderait. Pour l’heure, tout son esprit allait vers cette tante qu’elle n’avait jamais eu la joie de connaître. Quand Clémence revint à sa place, elle osa un geste : timidement, elle avança sa main et prit délicatement celle de sa cousine dans la sienne.

Le discours de l’homme lui plaisait moins. Comment pouvait-il affirmer que seuls lui et sa fille, mis à part Clémence, avait aimé la marquise ? Comment pouvait-il certifier qu’elle n’était pas là pour Elle ? Certes, si elle était venue plus tôt, c’était pour sa chère cousine ; mais si elle était ici aujourd’hui, c’était pour rendre hommage à la sœur de son Père, à cette tante qu’elle n’avait pas eu la chance de connaître. Pourtant, même sans la connaître, elle l’aimait. Elle l’aimait tout simplement parce qu’un sang commun coulait, ou plutôt avait coulé dans leurs veines. La mère de l’une était la grand-mère de l’autre, et c’était amplement suffisant pour justifier l’amour qu’Isaure lui portait. Voilà pourquoi ce discours ne lui plaisait pas. Cet homme s’appropriait l’amour destiné à la Marquise, sans en laisser pour les autres. D’ailleurs, elle ne savait pourquoi, mais rien en lui ne lui inspirait confiance. Sans le connaître, lui, elle ne l’aimait pas…

Et puis s’étaient levés puis dirigés vers l’endroit où Matthilde reposerait sous son gisant. Clémence d’abord, suivie des autres. Isaure resta un instant à sa place, fixant le trou béant de loin. Isaure n’aimait pas assister à la mise en bière, qui pourtant était une étape importante dans le deuil. C’était à ce moment précis que l’on faisait ses adieux. Isaure pensa à Catheolia. Elle aussi avait rejoint le Paradis solaire. Pourtant, elle était toujours là, à ses côtés. A Morvilliers surtout. Le temps était venu d’aller faire ses adieux à cette tante jamais rencontrée. S’approchant, elle adressa un message muet à la marquise, message de respect et d’amour, message où elle recommandait ses proches à cette grande Dame avant de s’en aller rejoindre sa cousine et les autres.
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Amaël
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MessageSujet: Re: Funérailles de Matthilde de Beaugency/de l'Epine   Funérailles de Matthilde de Beaugency/de l'Epine - Page 2 Icon_minitimeJeu 22 Avr - 14:09

La cérémonie de funérailles touchait à sa fin. Après le dernier adieu à a défunte mère de Clémence, le cercueil fut emmené vers le lieu où il reposerait pour l'éternité. Dans la chapelle familiale des de L'Epine, près des siens. Amaël, n'avait pas manqué Esyllt, se levant pour aller dire un dernier adieu à celle qui fut sa marraine. Il n'avait pas quitté des yeux sa princesse jusqu'à ce qu'elle revint à sa place. A son tour il alla dire à dieu à cette grande dame du Royaume, cette épouse et surtout cette mère tant aimée par sa fille, bien qu'il ne l'eut jamais connu. Puis regagnant sa place il observa les soeurs de la Louveterie. Il hésita un instant, et finalement se dit qu'il pourrait leur parler, surtout à Esyllt, une fois sorti de la chapelle, au coeur du petit banquet de commémoration organisé à la suite des funérailles.
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MessageSujet: Re: Funérailles de Matthilde de Beaugency/de l'Epine   Funérailles de Matthilde de Beaugency/de l'Epine - Page 2 Icon_minitime

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