Les cuisines

Quelles odeurs somptueuses pour ce premier repas fait en ces cuisines.

J'espere que mes seigneurs seront ravis du repas que je leur porte à la salle Bacchus

Aujourd'hui une odeur de galette frangipanne sort des cuisine du chateau

- MMMMMMM quel bonne odeur

Louis arriva rapidement et donna ses ordres au cuisinier et aux valets

Messieurs, il nous faut pour le repas de cette soirée ,des mets des plus raffinés.

Clémence et la Demoiselle d’Atour, le temps de retourner vers le château, discutèrent de ce qu’elles allaient mettre dans la lettre à l’attention de la maman de l’enfant.

La petite fille tenait sagement la main de Beulbeul, attentive à ce que cette dernière lui disait. Régulièrement elle donnait son avis par un hochement de tête affirmatif ou désapprobateur sur les propositions de la Demoiselle d’Atour. Parfois même elle protestait vigoureusement :

…non pas ça ! Écoute-moi ! Pas ça.

Beulbeul ne se souciait pas du ton par moment quelque peu autoritaire de Clémence. Elle avait compris que pour la petite c’était le moyen de se faire entendre quand il était sujet de choses qui lui tenaient à cœur. Et puisqu’elle ne pouvait encore tout à fait s’expliquer par les mots, son vocabulaire n’étant pas encore assez développé pour cela, elle compensait par des réactions sans équivoque qui ne laissaient aucun doute possible sur la teneur de ses pensées.

Ensuite, une fois entendues sur le contenu de la lettre, Clémence et Beulbeul parlèrent du goûter. Clémence fit part de ses envies. La petite était gourmande, ou plutôt, elle savait apprécier les bonnes choses.

Du pain chaud avec du lait chaud. Confia-t-elle d’un air gourmand, se léchant les lèvres d’avance. Avec de la confiture !

Le menu étant évoqué, il ne restait maintenant plus qu’à trouver l’endroit où le déguster…La Demoiselle d’Atour proposa d’abord le salon, mais l’idée ne plut pas à Clémence qui fronça les sourcils.

Non, fit elle, catégorique. C’est beau mais c’est trop calme.

Beulbeul chercha un instant puis, presque en riant, proposa les cuisines :

Oh oui ! s’exclama la petite fille, manifestement ravie. Ça sent bon et il y a du monde !

D’abord perplexe (avait-on idée d’amener une Damoiselle comme Clémence en cuisine) Beulbeul finit par accepter, cédant au ton implorant de l’enfant et à son sourire angélique.

C’est ainsi qu’elles entrèrent dans les cuisines…

Il n’y avait pas besoin de savoir où se trouver les cuisines pour s’y rendre, il suffisait de suivre l’odeur alléchante des différents mets que préparaient les cuisiniers. Beulbeul aimait y entrer. Les différents effluves la revigoraient, donnaient un sens nouveau à sa vie.

Clémence, pressée, ouvrit la porte mais à la vue de ces tables pleines de victuailles, n’osa aller plus loin.

Vous pouvez avancer Mademoiselle Clémence, nous allons trouver une place pour vous permettre de vous rassasier.

Beulbeul demanda à une cuisinière à qui les bons mets profitaient, de préparer du pain, chaud de préférence, du lait chaud et de la confiture.

Je viens juste de terminer d’la confiture d’figues. Ca lui ira à la d’moiselle. Dit la grosse femme d’une voix grave.

Oui, tout à fait. Pourriez vous nous apporter cela sur cette table près de la fenêtre. Nous aurions aussi besoin de papier et de quoi écrire. Ce serait très aimable à vous de nous le faire amener.

Beulbeul entendit la cuisinière maugréer tout bas, et la vit qui se dirigeait vers d’autres cuistots. La jeune Clémence avait tenu la main de la demoiselle d’atours tout le long de la brève conversation, sans doute,
cette femme devait l’impressionner.

Beubeul prit la fillette dans les bras, et l’emmena vers la meilleure place. Celle près des fourneaux, là ou les meilleures odeurs émanaient, et près de la fenêtre, où on pouvait admirer la beauté des jardins.

Si nous commencions à rédiger la missive à votre mère pour
patienter.

Comme vous me le disiez tout à l’heure, nous parlerons des
poupées,
de votre promenade dans le jardin,
d’une prochaine visite de l’étang,
que vous mangiez bien, et de tout
que vous dormiez bien, que vous rêvez d’elle
et qu’elle vous manquez

Est-ce bien cela ?

La jeune Clémence écouta attentivement la demoiselle d’atours. Elle prenait les choses très au sérieux. Il ne fallait pas que Beulbeul oublie
quelque chose….

Clémence mit la main sous le menton, et leva les yeux versle plafond pour réfléchir. Puis elle répondit à Beulbeul.

Clémence était entrée un peu à reculons dans les cuisines, intimidée par la grandeur de la pièce et la stature imposante d’une des cuisinières. Elle s’était accrochée aux jupes de Beulbeul, y cachant son petit visage, glissant de temps en temps un regard oblique vers cette grand et grosse dame aux joues rouges et au souffle rauque.

Lorsque Beulbeul, après avoir négocié une table, du papier et un bon goûter s’était dirigée vers la fenêtre afin de s’asseoir, Clémence avait couru sur ses pas, empoignant la main de la Demoiselle d’Atour et se retournant brièvement vers la cuisinière pour lui lancer un regard intrigué. Celle-ci lui avait répondu par un clin d’œil et avait dévoilé ses dents jaunes dans un rictus censé représenter, sans doute, un sourire de connivence.

Maintenant Clémence était en train de réfléchir, se demandant si Beulbeul n’avait pas oublié quelque chose à mettre dans la lettre…

Elle se mordilla les lèvres avant de répondre :

Et des bisous, je lui fais des bisous. Dit-elle, satisfaite.

C’est à ce moment que réapparut l’espèce de montagne ambulante. Elle portait un plateau chargé de choses à l’odeur alléchante.

Clémence, impatiente, commença à se dandiner sur le banc, levant le menton pour mieux apercevoir ce que la cuisinière avait mis sur le plateau.

Hummmmm !

La petite fille tapa frénétiquement des mains sur la table chantonnant en rythme :

Le goûter ! Le goûter ! Le goûter !

Ça vient, ça vient…grommela la grosse dame en disposant une cruche de lait chaud sur la table, ainsi que des tasses et un petit pot de confiture de figues.

Et le pain ! scanda Clémence, désappointée.

Ça vient ! La cuisinière semblait agacée mais une lueur d’amusement était perceptible au fond de ses prunelles sombres.

Elle déposa une énorme miche de pain fumante et la découpa en larges tranches moelleuses. Puis elle les tartina généreusement de confiture et en tendit une à Clémence, une à Beulbeul.

Merci ! dit la petite avec un grand sourire réjoui, en lorgnant sa tranche de pain d’un œil gourmand. Merci, merci ! répéta-t-elle, aux anges.

Pas de quoi…maugréa la cuisinière.

Puis elle les laissa. Clémence mordit à belles dents et se retrouva bientôt avec de la confiture tout autour de la bouche et des miettes dans les cheveux et sur sa robe. Le lait crémeux lui laissa une épaisse moustache au dessus des lèvres et ses mains furent bien vite aussi collantes que de la poix.

La lettre ! dit-elle, à peine le goûter terminé...

Beulbeul avait terminé sa tranche de pain et avait commencé à rédiger la missive avec l’aide de Clémence. La demoiselle d’atours avait choisi d’écrire ce que l’enfant voulait dire dans ses propres mots. AU fur et à mesure, Beulbeul prenait note de ce que disait Clémence.

Je vais vous lire ce que je viens d’écrire, vous me direz ce que vous en pensez mademoiselle Clémence. La fillette prit un air sérieux, se redressa et écouta attentivement.

Beulbeul entama la lecture :

Chère maman,


Je t’écris cette missive pour te donner de mes nouvelles. Je suis allée me promener dans les jardins de l’Epine avec Beulbeul. Nous avons vu beaucoup de nouvelles choses. J’ai aperçu des oiseaux qui volaient dans le ciel. Sais-tu que les oiseaux volent très haut avec leurs ailes ? Les oiseaux ont des plumes qui les aident à planer. Puis nous avons vu des fourmis. Elles peuvent porter des gros morceaux de nourriture, et elles ont 6 pattes. Le
mille patte a plein de pattes, je n’ai pas réussi à les compter. Et puis, nous avons vu des papillons voler. Ils étaient très beaux. Ils sont de toutes les couleurs, et ils volent près des fleurs. Beulbeul m’a promis de me montrer comment les papillons faisaient pour naître.


Demain, ou un autre jour, nous irons voir l’étang. Beulbeul m’a dit qu’il y avait des grenouilles, elles font un drôle de bruit et elles sautent tout le temps. Je suis pressée d’y aller. Je ne sais pas à quoi ressemblent les grenouilles. Elles sont vertes, cela doit être amusant, de voir une chose verte qui saute.

J’ai mangé beaucoup de choses et Beulbeul m’a dit que tu serais fière de moi. Je mange toute mon assiette, et je goûte de tout. J’ai mangé des haricots verts, ça ressemble à des serpents. Les cuisinières m’ont préparé aussi des gâteaux, des macarons. Ils étaient délicieux et sucrés.

Je dors dans mon lit toute la nuit, et je ne réveille personne. Le matin, lorsque je me réveille, Beulbeul est là et me sert mon petit déjeuner. Nous mangeons toutes les deux, et ensuite nous allons nous promener, ou nous jouons.

J’ai reçu de belles poupées. Elles sont vraiment très jolies. Il y en a une, la plus jolie, qui te ressemble : je l’ai appelée Matthilde comme toi. Elle a des cheveux blonds et une belle robe verte. Je l’ai même emmenée en promenade. J’ai fait attention à ne pas l’oublier. Il y en a une autre que j’ai appelée Cathy, comme la Reyne. Elle est jolie aussi. Et puis la troisième, je l’ai appelé Beulbeul. Elles sont très jolies et je joue beaucoup avec elles.Le papa de Beulbeul m'a envoyé un drôle d'animal, elle dit que cela s'appelle un dragon. Tu en as vu des dragons ? Si tu vois messire Dragonet, dis lui que je le remercie.


Merci maman. Merci beaucoup. Je les aime beaucoup. Quand je suis triste que tu n’es pas là, je les regarde et les sers très fort dans mes bras. Tu me manques beaucoup.

Je te fais plein de bisous. Je remplis la missive de bisous. Tu me manques et j’espère que tu reviendras vite. Bisous bisous bisous.


Ta Clémence qui t’aime.



Beulbeul termina la lecture et Clémence acquiesa, sourire aux lèvres. La jeune enfant prit la missive et l'embrassa plusieurs fois comme si elle pouvait envoyer ses bises. La damoiselle d'atours rajouta une note en bas de la missive

Citation :

Je me permets de rajouter un petit mot dans cette missive, pour vous informer que Clémence se porte très bien. C’est une petite fille qui s’épanouit jour après jour. Elle grandit et s’exprime de mieux en mieux. Les promenades lui plaisent beaucoup et elle pose énormément de questions. Elle a hâte de vous retrouver.

Vous lui manquez.

Nous vous souhaitons un bon voyage et un agréable séjour dans les différentes villes que vous visitez.

Beulbeul,
Votre damoiselle d’atours

Beulbeul cacheta la missive et appela un messager afin qu'il la porte au plus vite à la Marquise

Suite de Clémence dans le salon des amis

Dans les cuisines, quelques minutes après le passage de Beulbeul (Beulbeul dans les cuisines)

Clémence avait réussi à échapper à Beulbeul. Elle avait continué à suivre le couloir, courant le plus vite qu'elle pouvait, pour se diriger vers...les cuisines. Elle pouvait humer les bonnes odeurs qui s'en échappaient et c'est seulement à ce moment qu'elle eut conscience que son ventre gargouillait, réclamant misérablement de la nourriture.

Clémence entra en trombe dans les cuisines, surprenant un bon nombre d'aide-cuisiniers et autres domestiques. Ce n'est pas ça qui l'arrêta, et loin de se confondre en excuses, elle fonça vers le garde manger.

Mais une main ferme se posa sur son épaule, l'empêchant d'aller plus loin.

Halte là, mam'zelle !

Clémence se retourna, furieuse :

Quoi ? C'est chez moi et j'ai faim ! Je suis Clémence, la demoiselle de Villorceau, la fille de...

Elle ne put finir sa phrase lorsqu'elle vit à qui elle s'adressait. Les mots lui restèrent coincés au fond de la gorge. C'était la fameuse Montagne, tellement impressionnante, qui grognait pour parler, qui était rouge du matin au soir et qui mangeait deux fois plus qu'un homme !

J'sais bien à qui j'ai affaire, loupette, mais ici c'est mon domaine et on vole pas dans mon garde-manger. reprit la grande et grosse femme en fronçant les sourcils.

Clémence, penaude, risqua un maigre :

Mais j'ai faim...

C'est bientôt l'heure du souper. Y'a la d'moizelle de Madame vot' mère qui vous cherche partout. Suffit d'vous montrer et vous aurez à manger.

Certes...pensa la petite fille. Mais pas question de se rendre, cela n'était pas digne d'elle.

Oserait-elle...? Non, pareil affront ne serait pas digéré. Et pourtant...Elle avait si faim...Tant pis, dans ce genre de situation, il vaut mieux tenter le tout pour le tout...

Clémence fit brusquement volte face et chipa une pomme dans une corbeille. La Montagne n'était pas aussi rapide qu'elle, de ce fait l'enfant put facilement lui filer entre les jambes et repartir par où elle était venue.

Ah, la petite voleuse ! entendit-elle rugir derrière son dos.

Clémence passa la porte, bousculant les cuisiniers au passage qui jurèrent et firent tomber plats et marmites, provocant un vacarme épouvantable. Elle s'arrêta une seconde pour mordre à belles dents dans sa pomme et jeta un coup d'oeil à gauche, puis à droite...N'était-ce pas Beulbeul, qui arrivait ainsi en courant, tenant ses jupes de ses deux mains ?

Ouille...les choses se compliquaient...Clémence bondit vers la gauche, tourna encore à gauche, continuant à courir de toutes ses petites jambes. Il ne fallait pas qu'elle la rattrape, ça, non ! Il faudrait d'abord que Beulbeul crie grâce et s'avoue vaincue.


Edit par Clémence : suite ici

A l'entrèe du couloir, on avit vu sur les portes des cuisines. C'est là que Beulbeul vit la porte claquer, s'ouvrir et claquer à nouveau..

Je vous tiens, mademoiselle Clémence, vous êtes dans les cuisines.

Pressant le pas, Beulbeul arriva rouge cramoisie et essouflée, aux portes des cuisines. Elle les poussa et se retrouva encore une fois face à la grosse cuisinière. Celle-ci lança un regard menaçant à la demoiselle de compagnie.

Vous cherchez la gamine, elle vient de repartir, avec une pomme. Vous pourriez lui apprendre la politesse à c'te fille. D'une elle entre, elle crie à touts vents qu'elle a faim, de deux, elle me vole une pomme...hurlant à moitiè la chef cuistot.

Dame Ginette, ne vous fachez pas ainsi. il s'agit juste d'une enfant qui cherche à s'amuser un peu. dit Beulbeul calmement, il fallait bien arrondir les angles.

S'amuser, on ne s'amuse pas dans mes cuisines....maugréa la cuicinière Regardez ces dégâts. Des plats par terre, regardez tout le travail supplémentaire à faire...

FAire oublier les incidents ne serait pas chose aisé. Beulbeul ne reviendra pas de si tôt donner le goûter à la fillette dans cet endroit .

Par où mademoiselle Clémence est elle partie ?

Comment voulez vous que je le sache ? marmona l'énorme femme.

Sans rien dire, (dans ces cas, il valait mieux ne rien dire), pour ne pas attirer les foudres de l'équipe cuistot tout entière, Beulbeul s'eclipsa discrétement,tout en souriant intèrieurement.

Quelle petite fille espiègle...pensa t elle. Elle en fera voir à tout le monde, mais c'est un tel bonheur....

Beulbeul reprit les couloirs marchant lentement cette fois. Elle arriverait bien à tomber sur elle à un moment où à un autre.

Matthilde avait laissé son époux prendre le pas d'avance, prenant soin de mander quelques valets à la recherche de Beulbeul... Celle-ci avait pris congès pour ne point déranger les retrouvailles mais il était temps qu'elle réapparaisse, la Marquise avait besoin de ses services, de sa présence.

Egalement elle devait présenter sa jeune protégée à son époux et Beulbeul était partie avec la petite Catherine...

Une fois la chose faite, Matthilde prit la direction des cuisines et alla rejoindre sa famille qui l'avait devancée.

Elle entra, toussa légèrement afin de montrer son arrivée au petit personnel, qui devait alors s'activer, puis tout en entrant elle entendit la remarque de sa petite princesse quant à l'alimentation du jeune Frison...

Matthilde tourna alors la tête à l'opposé et pu voir à son grand plaisir que Beulbeul était de retour et à ses côtés un peu en retrait, se tenait la jeune Catherine...

Matthilde sourit et alla les saluer, puis une fois fait revint vers la table ou s'était installé son époux...

Ma foi, une collation en cuisines, pourquoi pas, après tout, je crois savoir que c'est un lieu que Clémence apprécie et je suis certaine que Catherine appréciera elle aussi à son tour, n'est-ce pas ?

Matthilde avait bien vu la petite gêne dans le regard de Catherine et elle souhaitait qu'elle se sente à l'aise en ce castel, qu'elle s'y sente comme chez elle, et que la présence du Marquis n'était en rien une raison d'avoir peur de quoique ce soit...

Catherine croyait, au début, déranger cette rencontre familiale, mais tous semblaient l'accueillir ce qui l'a détendit. Clémence lui offrit du pain et de la confiture que Catherine accepta avec joie.

Merci beaucoup Clémence! Tu sais, je vais bientôt devoir m'occuper de mon petit frère. Il arrivera chez moi dans un mois au plus tard. Il a quatre ans et je me demandais si tu aimerais le voir. On pourrait jouer tous les trois ensemble, ça lui ferait des amies. Qu'est-ce que tu en dit? Tu n'es pas obligé de dire oui tu sais.

Oh non tu pourras venir le voir chez moi. Se serait mal poli que d'invité mon petit frère ici. Sinon tu pourras le voir d'ici un quelques semaines. Il est toujours en flandres avec la nounou, mais bientôt il habitera avec moi.

Elle continua de manger tranquillement, puis se retourna vers Matthilde.

Je ne resterai pas longtemps, on m'attend. Je vous remercie de l'invitation, nous aurons peut-être la chance de se parler bientôt de ce que nous étions censé discuter.

Matthilde s'était égarée dans ses songes alors qu'elle observait toujours la scène, sa famille réunie, ses proches, et tout ceux qu'elle aimait ou presque se trouvaient ici autour de cette conviviale tablée...

Elle sortit alors de son éloignement momentané pour reprendre ses esprits et reprendre à ses jeunes personnes qui semblaient alors se poser tant de questions quant aux choses pouvant ou non être faites...

Ma douce Clémence, pour te répondre, car tu sembles circonspecte, oui, tu pourras t'amuser à loisir avec tous les jeunes enfants qui viendront ici dans notre Castel ou ceux que nous rencontrerons lors de nos déplacements au Louvre ou dans certains domaines de nos proches et respectueux amis.

Quant à toi chère Catherine, je puis t'assurer que ton jeune frère aura ici la place dont il aura le désir de prendre. Au même titre que toi, notre domaine lui sera ouvert, n'est-ce pas Albert ? Elle jeta un oeil vers son époux qui semblait fort silencieux soudain...

Clémence ne pourra se rendre seule dans des lieux hors du Castel. Elle a une famille, des parents et à son âge et avec son rang, on ne se déplace ainsi sans être conduite. Cela aussi, fait partie de l'enseignement que je te dispense mais nous aurons bien l'occasion d'en reparler.

Et si tu le souhaites, nous pourrons nous retrouver très vite ici lorsque tu seras plus disponible afin que je puisse enfin répondre à ta demande très chère Catherine.

Matthilde lança un sourire se voulant doux et rassurant à ses jeunes personnes mais quelque chose semblait la préoccuper mais elle même n'en connaissait pas la nature... Un étrange sentiment, comme jadis, provoquant des craintes en elle... Elle n'aimait point ces ressentis et savait que souvent il fallait se battre encore derrière toutes ces choses mais pour l'heure elle préférait rester non loin de ses proches tout du moins en présence physique comme dans l'attention...

Beulbeul, ma très chère Beulbeul, j'avais besoin de vous rencontrer pour vous convier à un rendez-vous que j'estime important. J'aimerai pouvoir m'entretenir avec vous de choses importantes.

Faites moi savoir à quel moment vous serez prête à me rejoindre dans mon salon privé. Nous n'y serons que toutes deux. Ne vous inquietez guère, il est juste temps de songer à votre avenir ma belle damoiselle le coeur serré mais devant le faire, Matthilde pris la main de sa damoiselle de Compagnie et lui offrit un sourir empli de confiance et de bienveillance...

Albert s'essuya après avoir fini sa tartine, et entendant Damoiselle Beulbeul parler d'une connaissance, il la questionna.

De Vrink, oui, oui, je vois. Et il nous envoie quelqu'un? Bien, je vous charges, si mon épouse n'y voit d'inconvénient, de juger si elle convient. Je pense qu'un peu de domesticité donnerait à notre chateau un peu plus de lustre.

Puis entendant son épouse parler à la fillette assise à la table, il lui répondit:

Ma foi, bien sûr, les enfants bien élevés sont les bienvenus chez nous.