La visite du domaine, première étape

Fauchevent buvait sa soupe paisiblement, il allait prendre son tour de garde, et ne se pressait pas outre mesure. Il avait fort bien dormi, depuis que Norbert était rentré, les domestiques mangeaient mieux. Pas que Norbert cuisinât, mais sans que l'on sache comment, la cuisine des domestiques était bien mieux approvisionnée. Il avait mangé du lapin, il ne voulait pas savoir d'où la bête provenait, mais elle avait été succulente.
Une journée ordinaire de plus sans doute, hormis le fait que le Marquis était rentré, rien ne devrait perturber la journée de notre garde.
Il alongea une jambe sur un tabouret, et s'enfonça dans le dossier de sa chaise, il porta son bol à ses lèvres quand la porte s'ouvrit sur le Seigneur du château.

Parsembllllub.. kof-kof...

Fauchevent s'étouffa avec sa soupe, et se mit à tousser très fort.

L'aurore avait pointé le nez, le soleil commençait à montrer un pâle rayon, lorsque Matthilde s'apprêtait à rejoindre son époux qui l'avait attendu dans le vestibule afin qu'ils partent tous deux en visite du domaine comme ils l'avaient prévu...

Elle passa une cape suffisement chaude, malgré la période l'air matinal restait très frais et elle ne tenait guère à prendre froid... Albert avait pris le pas devant elle mais elle l'avait assez vite rejoint...

Ils s'approchèrent tout d'abord du logis des domestiques... Si les domestiques se portaient bien, tout devait être en ordre... Ils étaient malgré tout les éléments essentiels à la bonne gestion du domaine lorsque les propriétaires n'étaient guère partout à la fois... Albert ouvrit la porte et se plaça courtoisement de sorte que Matthilde passa devant lui... Elle lui sourit, elle était heureuse, heureuse de pouvoir enfin partager à nouveau les bienfaits, les joies, les fatigues, les affaires du domaines... Elle entra et se mit à rire intérieurement lorsqu'elle vit la réaction de Fauchevent, qui semblait vouloir profiter d'une journée de fainéantise à peine commencée...

Bien le bonjour à vous Fauchevent, Vous allez ? Lui dit-elle d'un air taquin mais strict à la fois...

Teuuuh-kof-teuh!

Fauchevent essayait de reprendre le dessus sur son étouffement, il commençait à se demander s'il devait mieux y rester que de paraître ainsi devant ses maîtres.
Le Marquis, familier comme souvent avec ses gens, vint lui prodiguer quelques tapes dans le dos.

Assis et à court de souffle, rouge comme une tomate, il finit par répondre à la Marquise.

Je vais, Madame, je vais. Mais que nous vaut vot' présence?

Un énérgumène faisait un boucan de tous les diables, des râles à faire peur, à moins qu'on égorgeât un cochon. Tiré de son sommeil, un Norbert de fort, fort mauvais poil, descendit les escaliers jusqu'à l'office.
Il entra, en robe de chambre, un vieux bonnet de nuit éfiloché sur la tête. On aurait juré alors avoir un lutin biscornu céans.

Il entra donc, et brailla.

Crénomdaristote ! C'est quoi ce bastringue ! Tu vaaaaaaaahh mon Seigneurvousêteslàcommeçafaitplaisir...

Albert vit arriver Norbert, ou plutôt il l'entedit. Cette entrée fracassante eut pour effet de d'installer un silence de plomb dans l'assistance.
Norbert se sentait seul, très seul. Fauchevent regardait ses souliers, Matthilde parvenait petit à petit à imaginer qu'un tel blasphème pût exister, et Albert regardait son domestique incrédule.

Un instant passa, Norbert pensa bien à prendre ses jambes à son cou, mais était-ce là la meilleure chose à faire?
De toutes façons il était pétrifié, il attendrait donc le châtiment, résigné.

Albert se décida à prendre la parole.

Et bien, et bien, qu'est-ce que tout cela? Rassemblez tout nos gens prestement, nous désirons les voir.

L'instinct de Norbert lui intima de se remuer, on lui donnait une chance de se retirer. Il se doutait que sa sortie occasionnerait quelques suites désagréables, mais pour l'heure il fallait faire bonne figure.

Toud'suite m'sire.

Dit-il, puis il s'engouffra dans l'escalier, et alla frapper à toutes les portes pour avertir que le Seigneur voulait voir tout le monde. Puis il alla s'habiller. Une fois ceci fait il alla faire quérir les domestiques qui étaient déja au travail. Ce filou de Louis aurait été utile, il aurait sans doute préparé tout ça, alors que lui, Norbert aurait bien mieux préféré se planquer en ce moment.

Dans la cour, devant le logis des domestiques, sept ou huit serviteurs s'étaient disposés en demi-cercle face aus seigneurs des lieux.

Beulbeul arriva enfin, légérement essouflée, en compagnie de sa jeune soeur Catherine. Se plaçant devant le Marquis, la demoiselle de compagnie fit une révérence.

Je vous souhaite une bonne journée, Monsieur le Marquis.

Se plaçant ensuite devant la Marquise, elle fit de même.

J'espère que vous passerez une excellent journée, Madame La Marquise.

Elle confia ensuite la jeune Catherine aux nourrices qui s'occupaient de Clémence.

Elle salua tous les domestiques et souria à la jeune Marieke qui avait l'air intimidée. Beulbeul se plaça ensuite avec les autres, se demandant tout de même ce que le Marquis avait à leur dire.

Albert s'avança.

Alors, tout le monde est là? Il me semble bien.

Bien, comme vous pouvez le constater, je suis de retour sur nos terres, et c'est avec grand plaisir que je vous retrouve.
Je suis au courant que tout n'est pas parfait, et que l'absence d'un intendant est préjudiciable au bon fonctionnement du domaine, et nous allons essayer de remédier à cela.
J'espère malgré cela tout s'est convenablement passé. Et je suis content de vous tous.

Je vais profiter de mon passage pour faire une visite de mon domaine, parties communes comprises. Donc, si vous avez quelque chose à me signaler, profitez-en.

Quelqu'un a quelque chose à dire?

Beulbeul avança d'un pas, rouge pivoine. Ce qu'elle détestait parler devant tant de gens...


Monsieur le Marquis, si vous me le permettez, je souhaiterais vous présentez la nouvelle bonne du domaine.

Elle s'avança vers la jeune Marieke, lui prit la main, et l'encouragea à avancer.

Je souhaiterais vous présenter Marieke, nouvelle domestique au domaine.

Tous les domestiques dévisagèrent la jeune femme, la scrutant, et l'observant.

Marieke, je vous présente les personnes avec qui vous allez travailler dorénavant. Voici Monsieur le Marquis et Madame la Marquise.


Une fois les présentations faîtes, Beulbeul se recula ainsi que Marieke.

Matthilde avait laissé la scène se dérouler... Elle était fort confiante, le personnel avait été choisi et rien ne pourrait être indigne du domaine... Elle savait que malgré leurs absences communes au Marquis et à elle, tout avait été sous bonne garde... Beulbeul avait sû veiller à tout, et la Marquise avait une confiance inestimable en sa demoiselle de compagnie qui avait alors pris bien plus de place que cela...

Matthilde, d'un tempérament discret, posé, très à l'écoute et observateur, scrutait les moindres faits et gestes de chacune et chacun...

Tous étaient en ordre, présentablement dressés face aux Maîtres du Domaine... Le marquis pris la parole... Matthilde le regardait attentivement laissant son regard scruter par moment la réaction du personnel face à la vue de leur Maître...

Il était important de savoir comment réagissaient leurs gens, important de savoir si oui ou non les maîtres des lieux étaient ou non appréciés, s'ils étaient servit avec générosité ou avec obligation... Il en revenait de la bonne marche et du bon fonctionnement de toute une gestion et cette charge leur incombait ô combien depuis quelques temps...

Tout semblait en ordre, Matthilde pu voir le visage d'une jeune femme qu'elle n'avait encore jamais vue et il ne fut que plus clair à son esprit que le moment ou Beulbeul vint à la présenter...

Matthilde laissa Beulbeul s'exprimer, lui lançant un petit clin d'oeil complice et discret afin de la mettre à l'aise face à la présence du Marquis qui malgré son caractère très généreux et compréhensif bien souvent plus qu'elle ne l'était elle-même, pouvait en intimider plus d'un...

Beulbeul eut terminé les présentations et Matthilde prit alors la parole...

Mes dames et Messieurs, je suis fière de votre travail, comme l'a annoncé mon cher époux, la tâche est loin d'être simple et parfaite, mais votre travail est parfait et je suis également fière de vous.

puis se tournant alors vers la nouvelle domestique...

Demoiselle Marieke, je suis heureuse de faire votre connaissance, sachez qu'ici, tant que tout est en ordre, vous pourrez profiter des bienfaits dont profitent sans doute les domestiques du domaine.

Matthilde jeta alors un oeil en direction de Norbert qui malgré moultes tentatives à se "planquer" restait bien là attirant l'oeil de la Marquise qui se souvenait encore de sa tenue alors que le Marquis faisait à peine son retour...

Fort bien.

S'adressant à Marieke: Bienvenue mon enfant, j'espère que vous vous plairez ici.

S'adressant à l'assemblée: Quant à vous autres, pour fêter mon retour, je vous autorise à lever autant de gibier à plume qu'il vous plaira durant la semaine. Vous aurez donc matière à festoyer.

S'adressant enfin à son épouse: Ma mie, poursuivons notre visite, le soleil commence à se faire plus présent, une petite chevauchée sera plaisante.

Matthilde appriciait l'offre généreuse de son époux vis à vis des gens du domaine, elle pensait à certains côtés qu'il avait aujourd'hui qu'elle n'avait elle même connu jadis...

Elle avait été attendrie par ce geste et lorsqu'il lui proposa alors de poursuivre la visite du domaine en chevauchant au gré du jour levant, elle ne pût que lui offrir le plus beau des sourires qu'elle savait faire et acquiesça...

Très bien Albert, voici une merveilleuse idée, j'aurai grand plaisir à monter à vos côtés, allons-y nous profiterons par la même occasion pour voir si nos bêtes sont en forme.

[hrp : je pars cette nuit. Retour le 3 septembre le rp peut poursuivre en m'intégrant ou si vous préférez m'attendre à vous de voir, néanmoins si vous poursuivez, je ne serais absolument pas offusquée A très bientôt ! /hrp]

La stupéfaction avait submergé Norbert. Comment ce dindon de dame de compagnie savait-elle qu'il se réfugiait dans le foin?
Même son bouricot de fiancé ne l'avait pas trouvé, son âme puisse-t-elle passer des heures heures au paridis des bouricots.
C'est donc de fort mauvaise grâce qu'il accueilli les instructions de Beulbeul.

ÔÔ oui, très somptueuse M'dame, que votre dignité n'ait crainte, le bon Norbert va se mettre ne quatre.

Sur ce, il s'inclina exagérément.




Et cracha au sol lorsqu'elle se retira.