La visite du domaine, deuxième étape

Les époux de l'Epine ayant passé l'enceinte de leur château, empruntèrent le chemin se dirigeant vers l'Epine.
La plaine champenoise les accueilli blanche et silencieuse, laissant circuler sans entrave une brise fraîche. Le soleil pointait doucement de timides rayons, encore insuffisants pour réchauffer les cavaliers.
Dans les champs, quelques paysans commençaient à arriver, et s'activaient tantôt sur des cultures, tantôt dans les vignes, dont le raisin commençait à atteindre maturation. La récolte était proche.

Alors qu'ils avançaient, certains paysans se découvraient à leur passage. Albert leur rendait leur salut de la main. Des enfants accouraient sur le chemin pour mieux les voir, les époux durent prendre garde que les chevaux ne les blessent point.

Arrivés auprès d'un vieux vigneron, le Seigneur de l'Epine s'arrêta. Le vieux leva les yeux pour scruter le cavalier, il lui adressa un franc sourire édenté. Il reconnu son seigneur, et le salua en toute simplicité. Albert de l'Epine, le salua par son nom, puis le questionna sur la vigne, sur le temps, sur la récolte, les journaliers et la qualité du sol. LE vieux vigneron déplora le sol par trop humide, mais sembla rassurant sur la qualité du raisin.
Le vieil homme remercié, les époux poursuivirent leur chemin, ils se dirigeaient vers le pressoir banal, où ils pourraient voir comment se préparait la mise en barrique de la prochaine récolte.

Sur place, un gros homme, mandaté pour tenir le pressoir les accueilli. Il rassura son seigneur, le vin serait bon, abondant il ne pouvait dire, mais bon. Des hommes arrivaient progressivement pour entamer leur journée. Certain firent rouler des tonneaux afin de les aligner le long d'un mur, d'autres nettoyaient un grand bassin de foulage. Des charrettes étaient prêtes afin de recueillir le contenu des paniers des récolteurs, qui tels des abeilles iraient butiner les vignes alentours durant les semaines à venir.
Encore quelques jours, et alors le raisin se transformera en ce liquide tantôt vermillon, tantôt doré, toujours fin et subtil. Il sera choisi, foulé, pressé, filtré et enfin confié à de loyaux fût de chêne. Alors, tous pourront se rassembler et fêter dignement une des plus belle des fêtes des récoltes que le pays ait connues. Albert y tenait.

Poursuivant leur course, ils arrivèrent en vue du bourg assoupi. L’Epine tardait à s’éveiller. Quelques ouvriers ouvraient les portes des caves, qui bientôt accueilleraient les fûts gorgés de vin. Au fur et à mesure de leur approche, une odeur entêtante de pain chaud emplissait l’air. Le claquement des sabots de leurs montures faisait également un curieux écho à la forge qui produisait son habituelle musique ouvrieuse.

Matthilde et Albert arrivèrent à l’entrée du village.

Matthilde avait suivi au bottes-à-bottes la monture de son époux, installée en amazone sur la sienne. Fière de pouvoir enfin sortir du Castel afin de rendre visite au Domaine ainsi qu’à ses gens, elle appréciait de pouvoir le faire aux cotés de son cher époux qui lui avait tant manqué tous ces mois d’absence…

Elle observait les mouvements de la ville qui commençait à se réveiller, laissant quelques sons s’échapper de petites échopes, de fabriques ou de forges qui fournissaient la ville de Reims en particulier.

La campagne était d’une telle beauté à cette époque que Matthilde n’aurait manqué pour rien au monde d’immortaliser ses moments précieux d'où naissent les esquisses de ses mémoires.

Lorsqu’Albert salua un vigneron dont il semblait connaitre le prénom de mémoire, Matthilde s’aperçut alors à quel point son époux était proche de ses gens. Elle sentait alors une grande fierté se dégager de ce qu’elle ressentait déjà pour lui.

Les gens de l’Epine étaient vraiment charmants et respectueux et venait alors à l’esprit de la Marquise, le moment où le Marquis et elle, viendraient à présenter leur petite princesse à ces personnes qui se devaient de la connaître et de la reconnaître.

Ils quittèrent le vigneron afin de poursuivre vers le centre de la ville d’où un délicieux parfum de pain chaud s’élevait déjà des fourneaux des quelques rares boulangers. Ce pain délicieux qui leur était servit au Castel provenait directement de ces fours et c’est alors, l’eau à la bouche, que Matthilde fit un sourire à son époux, laissant entendre qu’une brève halte s’imposerait peut-être…

Albert, une fois arrivé sur la rue principale du village, descendit de cheval. Il prit la bride de sa monture, et se dirigea vers celle de son épouse.
Il tendit la main bien haut afin d'aider Matthilde à démonter.

Ma mie, veuillez prendre ma main.

Les époux, une fois sur leurs pieds, conduisirent leurs chevaux vers la petite place sise au centre du village.

Là, des poteaux avaient été plantés, reliés par des guirlandes de fleurs et de divers végétaux, dont des rameaux de vigne.
Il restait les tables et les banc à mettre, et la fête des vendanges pourrait commencer, c'était pour bientôt, quelques jours à attendre.

Ils attachèrent leurs chevaux à un anneau, fixé au mur de la mairie. Puis, bras dessus, bras dessous, marchèrent tranquillement vers le centre de la place.

Alors qu'Albert vint vers elle, lui proposant son bras comme appui afin de quitter sa monture, Matthilde lui sourit et répondit à sa demande fort volontiers en prenant sa main afin de descendre délicatement non sans tenter un léger rapprochement envers son époux...

Sans nul doute que les merveilleuses décorations qui ornaient la ville, provoquaient en elle un sentiment de bien être, de beauté alliant alors un élan d'amour envers celui qui se tenait là tout près d'elle...

Une fois pieds à terre, son regard fixa celui d'Albert...

Je vous remercie mon aimé. Puis regardant tout autour d'eux, elle ne pût s'empêcher d'exprimer ses ressentis... Tout ceci est magnifique n'est-ce pas mon aimé ? Regardez comme le village respire le bien être, je crois que nos gens se sentent heureux qu'en pensez-vous ?

Puis elle l'accompagna alors bras dessus, bras dessous vers le centre de la place...

Albert était content d'être rentré en cette saison, encore deux mois et l'hiver pointerait ses premiers frimats.
Le soleil était présent ce jour, et il faisait doux pour la matinée, la journée serait chaude à n'en point douter.

Les villageois étaient maintenant en pleine activité, et les allées-venues ne cessaient.
Des enfants s'étaient approchés du couple, leurs beaux vêtements et leur alure si différente de leur quotidien, les fascinaient.
De nombreux villageois venaient également les saluer, qui avec une révérence, qui avec un coup de chapeau.

Il ne fallut pas attendre bien lobntemps pour que le le Bourgmestre de l'Epine arrivât.

Tiens, le maire, à peine réveillé.

Invité

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Le maire du village de l'Epine était assez peu matinal, et c'était une chance que la fête des vendance arrivât, il avait dû se lever de bonne heure.
Son fils l'avait même fait se hâter, les seigneurs avaient été vus arrivant au village.
C'est donc assez désemparé et essoufflé qu'il arriva.

Mes bons seigneurs, Noble Seigneur Albert, Digne Dame Matthilde, que de plaisir de vous voir icelieu.

L'Epine est en joie de vous revoir, nous allons vous préparer de quoi vous restaurer.

Alors que les époux de l'Epine s'avançaient vers le centre du village, le Bourgmestre vint à eux les saluant dignement... Matthilde lui sourit, elle n'avait encore jusque là guère eu l'occasion de le saluer en personne mais elle avait ouië que son travail et sa gestion de la ville était parfaite, il suffisait de toute façon de regarder le visages des villageois, souriants et semblant heureux d'être installés là...

Matthilde serra le bras de son époux, se rapprochant un peu plus de lui fière qu'elle était d'être son épouse encore plus en de tels instants...

Elle fit un signe de salut au Bourgmestre de la ville et lui adressa ses compliments...

Messire, bien le bonjour a vous, c'est un honneur pour nous que de vous croiser. Je tiens à vous félicitez avant toute chose pour le savoir faire dont vous faites preuves. La ville et ses habitants sont en osmose et cela révèle de votre gestion, une réelle sagesse. Lorsque celui-ci proposa de les accueillir de la sorte Matthilde le remercia... C'est avec grand plaisir que nous seront présents à vos festivités, n'est-ce pas Albert ? Elle regarda alors en direction du Marquis le laissant remettre à son tour son salut au digne dirigeant de la ville...

Et bien rendez-vous est pris.
Nous serons présents, mon épouse et moi-même, notre fille et nos gens, tous viendrons célébrer les vendanges.

Ce-disant, il salua le bourgmestre.

Et maintenant mon brave, quelle sont les nouvelles?

Invité

Le bourgmestre, tendit la main vers la rue principale.

Et bien mon bon seigneur, veuillez daigner me suivre avec votre digne épouse, afin que je lui présente ce qu'il y a de neuf.

Il s'avança et prit les devants. Et fit aller son doigt de part et d'autres.

Voila messeigneurs, la nouvelle demeure de maître Pinche le tonnelier, qui ses affaire allant a quitté sa vieille bicoque.
Là vous voyez que maître Roland a fait agrandir sa demeure, il a un cinquième enfant l'heureux homme.

Par ici vous observerez que l'atelier du maréchal ferrand est toujours aussi actif, maître Hugues travaille toujours malgré son âge.

Ils progressèrent, et arrivés à un croisement avec une rue transversale le maire désigna un maison plus éloignée.

Là vous parviendrez à voir la demeure de maître Josselin, le fermier, il a encore agrandi les troupeaux de vos seigneuries, et ses affaires vont bien, comme vous pouvez le voir.

Arrivés en bout de rue le bourgmestre se retourna.

Voila messeigneurs, l'Epine se porte bien, ses habitants sont dévoués et travailleurs, mais ils ne sont pas bien riches.
Alors comme chaque année lors des vendanges, je vous prie de penser aux plus modestes, et veuillez encore cette année bien vouloir leur permettre de vendre une partie de leur labeur.

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