La salle de garde

Invité

C'est une petite salle, avec un grand bureau au centre , a chaque extremiter du bureau deux armures, au fond de la salle un petit cacheau

Invité

Julien rentra dans la salle, tenan par le bras celui qui avait essayer de'assasiné son frére, sans un mot , il pris les clefs du cacheau, ouvri la grille et mis dedans l'individue referma et s'enalla

Invité

L'intendant arriva précipitament

-Ahah, le voici, le felons, le marraut, le bandit.

Se précipite vers la cellule

-Tu devrais etre pendu pour cette action, tu as de la chance que ce ne sois pas moi le maistre ici. Sinon je te pendrais brigand. Si tu tombe un jour entre mes mains hors de ce domaine je t'égosierais

Recule et se dirige vers le garde

-Attends l'arrivé du marquis, nous verrons qu'est ce qu'il va en faire de cette fripouille

Sort et se dirige en son bureau

Invité

S'avance ver son frere

C'est ce que je fesait tres cher frére!

Arrivant au donjon, la jeune servante ne fut accueillie par personne, et poussant la porte, elle pénétra dans la salle de garde, où un feu mourrait doucement, où des vêtements étaient entassés, où une bassine pleine d'eau était laissée telle quelle.
Dans un coin huit gros chiens (ils ont grandi!) dormaient en ronflant bruyamment.

Quel désordre! Marieke se dit qu'il y avait bien là une chance pour elle de se faire engager.

Elle attendit un certain temps que quelqu’un apparaisse, mais lasse, elle se mit en quête de quelques ustensiles. Ayant sans mal trouvé un balai et un seau, elle s’occupa faute de mieux en faisant un ménage nécessaire de cette pièce.

Un jeune commis de cuisine les bras chargés, s’arrêta devant le spectacle et demanda qui elle était.

Marieke se présenta et dit qu’elle attendait une Dame au service de la maîtresse des lieux, une certaine Beul…elle savait pas trop. Le tout afin de solliciter une place de domestique.
Le commis fit une moue, et s’en alla. Marieke voulu en savoir plus, mais l’autre voulant le moins possible se mêler des affaires d’autrui, s’était prestement effacé.

Décidément… se dit-elle, avant de se remettre à l’ouvrage. Une personne un tant soit peu concernée par son cas finirait bien par venir.

Tout en se dépechant d'aller en cuisine, là où la Marquise se trouvait, et là où Beulbeul devait la retrouver au plus vite, la demoiselle de compagnie passa par la salle de garde. Elle entra précipitament suivi de Catherine, et traversa la pièce. Elle n'aperçut pas, tout d'abord cette jeune fille, mais au moment se sortir, elle la vit.
Elle se retourna, et la regarda. Elle ne l'avait jamais vu auparavant. Chose étrange...Beulbeul s'avança vers elle

Mademoiselle, je n'ai pas l'honneur de vous connaître. Je suis Beulbeul la Demoiselle de compagnie de la Marquise.

Beulbeul observa autour d'elle, la jeune femme avait fait du bon travail, elle avait nettoyé cette piéce de fons en comble...

Alors qu'elle alignait les chaises le long du mur, Marieke fut surprise et sursauta quand on lui adressa la parole.
Elle se retourna et saisi les dernier mots de la dame qui lui faisait face.

Aussi sec elle s'inclina et plia le genou pour faire révérence, bien formée elle réussi à faire cela convenablement.

(accent flamand) Madame, je m'appelle Marieke Ruyters, je viens de Bruges. Monsieur le Seigneur de l'Epine a fait savoir à mon ancien patron Maistre De Vrink qu'il se pouvait qu'il y ait une place de domestique en cette place. Ne pouvant rester chez mon patron, qui ne pouvait plus payer les gages de ses domestiques, je suis venue ici sur son conseil.
On m'a dit que c'était vous qui vous chargiez des domestiques, sachant que l'intendant du domaine serait décédé.

Donc, madame, si le Seigneur de ce lieu a besoin d'une courageuse servante, je serais très honorée de le servir. Je sais faire plein de choses, et je ne rechigne pas.

Mademoiselle Marieke, je ne puis vous répondre pour le moment. Je dois rejoindre au plus vite Madame LA MArquise. MAis restez ici, et continuez ce que vous faîtes. Je reviens dès que possible.

Beulbeul jeta un oeil autour d"elle. Cette jeune femme avait vraiment fait du bon travail. Une domestique de cette qualité ne serait pas de trop. de plus, la MArquise recevait du monde en ce moment. La jeune fille plaisait à Beulbeul, elle avait l'air courageuse, pleine de vie, et vraiment déterminé.

Je vais en parler à Madame la MArquise, ou à Monsieur le Marquis dés que possible. Attendez moi ici...Si vous avez faim, demandez à un des valets de vous donner quelque chose, de la part de Beulbeul. Ils vous serviront quelque en cas.

Beulbeul prit la main de la jeune Catherine et se dirigea vers les cuisines.

La dame allait parler de son cas aux seigneurs, voila qui était bien.
La petite servante, ne sut trop que faire, la salle étant désormais en ordre.
Elle décida d'aller faire quelques pas dans la cour.

Beulbeul entra seule cette fois ci dans la salle de gardes. Cette pièce était reluisante de propreté. Cette jeune femme avait fait du bon travail.
La demoiselle de compagnie regarda autour d'elle, plus un grain de poussière, plus une saleté ne trainait. Tout était rangé.

Elle chercha la jeune fille, mais ne la vit point.
Elle l'appela

Mademoiselle Marieke, où êtes vous ?

Tout en attendant une réponse éventuelle, Beulbeul constata le travail accompli.

La petite servante contemplait ce rustique château, dont la simplicité du plan lui donnait un charme véritable.
Un des chiens s'étant lassé de dormir était venu le frotter à elle, et glaner quelques caresses. Et, c'est tout en caressant la bête qu'elle entendit une voix dans la salle non loin.
Elle se pressa afin de voir si c'était elle qu'on appelait. Dans la salle la jeune dame semblait l'attendre.

Ahh, geachte mevrouw... (accent flamand (si-si)) heuu chère madame, pardonnez-moi, je me suis éloignée, j'espère ne pas vous avoir faite attendre.

Mademoiselle Marieke, vous ne m'avez pas fait attendre. Je viens de voir le marquis, et il ne voit aucun inconvénient à ce que l'on vous emploie. Pour le moment, votre travail est impeccable et je vous en félicite.

Beulbeul faisait le tour de la pièce pour en vérifier les coins. Et Effectivement, comme elle avait pu le constater au premier abord, ce travail avait été fait avec sérieux, et exigence.
Cette jeune femme ferait probablement du bon ouvrage.

Je vous propose donc de commencer dés aujourd'hui, si vous êtes libre de suite. Cela vous convient il ?

Lorqu'elle fut félicitée, Marieke sourit.

Merci madame, mais c'est que j'ai eu le temps pour ranger cette salle, j'ai peu de mérite.

Et lorsqu'il lui fut fait part de son engagement, elle fut prise d'un grand soulagement et d'une joie toute enfantine, elle fit quelques petits sauts sur place et applaudit une fois ou deux. En se rendant compte de son inconduite, elle s'inclina et remercia la dame.

Merci honorable dame, je suis prête à commencer.
Pourriez-vous m'indiquer ou me faire indiquer où seront mes quartiers?

Beulbeul souria lorsqu'elle vit la jeune fille sautillait ainsi. Elle lui rappelait étrangement quelqu'un.

Vous méritez ces félicitations, cette pièce avait vraiment besoin d'être nettoyé, et le travail que vous avez accompli est admirable.

Beulbeul observait la jeune femme. Elle avait quelque chose de particulier qu'elle n'arrivait pas à définir. Peut être était ce son accent ? la demoiselle de compagnie ne trouvait pas, mais cette personne lui plaisait. elle lui était sympathique. tant de simplicité et de spontanéité dans ses gestes.

Pour vos quartiers, allez voir près de la maison de l'intendant. Essayez de trouver Norbert, il vous indiquera où vous pouvez loger. Dites lui bien que c'est madsoiselle Beulbeul qui le lui demande, et que vous travaillez à partir d'aujourd'hui pour le Marquis et la Marquise.

Beulbeul espèrait que le Norbert en question allait l'accueillir comme il le fallait.

Dormez bien, reposez vous. Dés demain, vous commencerez. Je vous indiquerez ce que vous devrez faire. Pour le moment, rejoignez Norbert.

Norbert (le T accentué) vous dîtes?
Très bien, je vais trouver ce monsieur tout de suite. Encore merci, je vous souhaite une excellente soirée madame.

Marieke se retira en reculant, faisant de petits pas pour ne pas trébucher.

Clémence trottinait vaillamment dans les longs couloirs du château, lançant des regards inquisiteurs aux domestiques qu’elle croisait –lequel d'entre eux irait moucharder ?– et qui l’observaient de leurs grands yeux ronds -mais que faisait la Demoiselle à gambader ainsi sans personne pour la tenir à l’œil ?-.

Se rapprochant rapidement des grandes portes elle n’eut d’autre choix que de passer devant la salle des gardes. Y lançant un rapide coup d’œil elle espéra que personne ne la verrait et qu’on la laisserait sortir sans rien remarquer, ou même sans la retenir. Elle avait un peu peur des gardes et de leur air un peu rustre et bourru.

Oh, il y avait quelqu’un…Peut-être ne la verrait-il pas ? Au fond, Clémence en doutait. On n’entrait ni ne sortait du château sans que personne ne s’en rende compte. Et les gardes, n’étaient-il pas prévus à cet effet ? Surveiller les allées et venus des uns et des autres. Certes, elle était la fille des maîtres des lieux, mais pouvait-on le deviner, au premier abord ? Et puis, elle n’avait pas vraiment le droit de sortir ainsi. Peut-être, au fond, qu’on l’y autoriserait…En l’absence de ses parents, qui pouvait bien donner les ordres ? L’intendant était…enfin, il n’était plus là. Les gardes oseraient-il se dresser contre elle et l’interdire de sortir ?

Cela n’allait certainement pas être long à vérifier...

Fauchevent en avait fini. Le déjeuner allait arriver, et un des Rob venait de prendre sa garde.
La matinée avait été interminable. Rien d'inattendu, rien que de l'ordinaire ennui. Même durant sa patrouille il n'avait rien vu d'intéressant, il aimait bien reluquer la dame de compagnie de la Marquise. Même qu'un jour, alors qu'il avait plu, la demoiselle avait quitté ses chausses, et il avait pu apercevoir ses chevilles, son coeur en était encore retourné.
Mais là rien, même les gros chiens l'avaient snobé. Faut dire que depuis qu'un chat avait été introduit, ils étaient sur les nerfs.
Fauchevent avait faim, il alla donc voir dans les cuisines du donjon s'il restait quelque chose du déjeuner des Seigneurs, il n'avait aucune envie de réchauffer quelque chose à l'office, dans les parties communes.
Et comme il n'était pas véritablement sensé entrer dans le donjon à cette heure, il s'empressa de traverser la cour, et d'arriver à la porte du donjon.

Il jeta un regard circulaire, et poussa d'un coup sec la porte.

Un cri de terreur suraigu l'accueillit.

Devant lui, tremblante comme une feuille, les deux mains sur sa bouche, une petite fille. LA petite fille.
Elle le regardait figée. Il la regardait... figé.

Le cri avait continué à résonner entre les murs de pierre même après que Clémence se soit tue. Elle enleva lentement les mains de devant se bouche afin de se donner une meilleure allure mais garda les yeux fixés sur celui qui n'aurait pas dû être là.

Ils s'épiaient tous deux en silence, ne sachant trop quoi dire sûrement...Clémence l'avait déjà croisé à plusieurs reprises, ce Fauchevent, comme on l'appelait, et elle n'aimait pas trop sa façon de parler, et aussi sa grosse tête velue, et ses yeux qui semblaient toujours demander "pourquoi"...C'est vrai qu'il avait l'air un peu idiot...et les idiots ne pouvaient pas être méchants. On ne pouvait pas être idiot ET méchant à la fois, ce serait trop cruel.

C'est sur cette conclusion que Clémence se décida à parler :

Euh...monsieur Fauchevent...vous avez fini de...enfin de...faire ce que vous avez à faire ? De surveiller le château ?

Sa voix, à son grand désarroi, s'obstinait à trembler, alors qu'elle tentait désespérément de faire bonne contenance. Sa voix la trahissait sur son mal-être. Cela l'embarrassait.

Vous allez...rester là longtemps, à me regarder ?

Elle fit un pas de côté dans l'intention de mieux le contourner, ne le lâchant toujours pas des yeux, surveillant ses réactions. Il n'était pas farouche...mais pouvait-on l'être, en plus d'idiot ?

Il faut que vous me laissiez, maintenant. Vous allez finir par me faire peur.

Surtout ne pas avouer qu'elle était déjà quelque peu effrayée...Faire bonne figure...et ne pas l'énerver...On ne sait jamais comment peut réagir un idiot énervé...A cette pensée, la fillette souhaita soudain qu'il ne soit pas aussi idiot qu'elle le croyait.

Fauchevent sursauta quand la petite se mit à parler.
Son esprit allait à toute allure, si bien qu'il finit par s'embrouiller tellement qu'il ne sut plus quoi faire. D'une part il n'avait pas à entrer dans le donjon sans bonne raison, et aller chaparder de reste de mets seigneuriaux n'en faisait pas partie. Ensuite, il y avait la demoiselle. Il était très mal à l'aise avec la demoiselle. D'une part c'était une enfant, et il avait du mal à considérer qu'une enfant ait une autorité sur lui, et il se demandait si le fait qu'elle soit là constituait pour lui une complication. D'autre part, bien entendu, c'était une petite noble, la fille du Seigneur, et puis elle avait grandi, et exprimait désormais ses désirs. Et elle pouvait aussi le dénoncer. Il fallait donc qu'il soit serviable et aimable. Mais comment diable faisait-on pour paraître aimable à une enfant, il était déjà très maladroit avec les femmes, alors les enfants, n'en parlons pas.
Il s'efforçait donc de calculer la meilleure façon de faire, mais son esprit peu ordonné commençait à s'emmêler.

La demoiselle lui demanda s'il avait fini de garder le château, il parvint à hocher positivement du chef.

Puis elle lui demanda s'il allait continuer à la regarder. Il bafouilla que oui, puis aussitôt se demanda pourquoi il avait répondu ça, ce qui le plongea dans une confusion encore plus grande.

Enfin elle déclara qu'il lui faisait peur. Fauchevent s'affola, et sentit qu'il allait perdre le contrôle de lui même.
Il sentit que ses jambes lui ordonnaient de les prendre à son cou et de détaler sans mot dire.
Mais son esprit se mit à émettre une alarme, lui intimant de dire quelque chose, n'importe quoi, mais quelque chose, et vite.

Une grosse suée commençait. Puis il se ressaisi, s'inclina et laissa échapper:

Aaah md'moiselle, l'bonjour, belle journée, j'venais vérifier qu'tout va bien, hé hé, z'êtes toute seule, mes respects hein bien sûr, et je peux vous aider, hé hé, hum... oui, à vot' service.

Clémence fronça les sourcils en observant les yeux de Fauchevent rouler comme des billes dans leur orbite. Se pouvait-il que ce nigaud ait aussi, voire davantage peur qu'elle ?

Cela paraissait inimaginable...Et pour peu que cela soit bel et bien vrai, elle était tirée d'affaire. Seul un benêt pouvait s'en prendre à celui (ou celle) qui lui faisait peur. Oui mais...subsistait le doute...Fauchevent n'était-il pas un benêt ? L'imagination de la fillette allait bon train : le garde allait-il la bousculer pour mieux s'enfuir ? La malmener, dans un excès de peur ?

Non...Impossible...Il n'oserait pas.

Le front luisant il lui baragouina quelque chose d’incompréhensible, si bien que Clémence douta un moment qu'il fut vraiment humain. Elle s'attarda sur sa physionomie : Une tête, un nez, une bouche (certes, enfouie sous une masse brouillonne de poils, mais on la soupçonnait tout de même), deux bras (tremblants) deux jambes (flageolantes)...Fauchevent était vraiment un homme. Mais alors, quel langage parlait-il donc ?

Clémence réussit à deviner les mots "à votre service" négligemment lâchés et en fut immédiatement soulagée. S'il était à son service il ne pouvait pas lui faire de mal...

Oui, oui, merci monsieur Fauchevent, c'est bien aimable. fit-elle.Notant à nouveau son appréhension elle se surprit à s'en trouver amusée. Son coeur battait moins vite désormais, et elle avait presque retrouvé son total sang froid. La petite tenta de dissimuler un sourire. Comme il pourrait être facile de se moquer d'un Fauchevent...

Dites, Monsieur Fauchevent, si vous avez fini votre garde, pourquoi ne rentrez vous pas là où vous habitez ? Pourquoi êtes vous ici, dans le donjon ?

Elle prit alors un malin plaisir à le regarder ouvrir la bouche de désarroi. Oui, en fait, celui là se révélait plus amusant qu'effrayant, en y regardant bien...

Ce qu'il faisait là? Ah, la vilaine question. Fauchevent se força à réfléchir.
Que répondre? Avouer? Non, la petite ne comprendrait pas qu'il s'excuse d'être entré sans permission pour manger. C'était sans doute trop compliqué pour elle.
Il décida de produire un mensonge facile et invérifiable. Pour cela il prit sa respiration, se redressa, et regarda fixement la petite. Ses jambes tremblotaient encore un peu, mais il commençait à légèrement prendre le dessus.

Mademoiselle, avant de finir ma garde, je vérifie que tout est en ordre dans la salle de garde, c'est bien la salle des gardes, la salle de garde, normal qu'on y trouve un garde, trouvez pas?

Il fallait qu'il se taise maintenant! il allait se compromettre avec ses hésitations.

Comme la petite semblait un peu désarçonnée par le coup de la salle de garde avec un garde dedans, il sentit qu'il fallait profiter de cet avantage. il eut une illumination: l'argument en acier.

Et que faites-vous sans la nourrice?

La salle des gardes...un garde...Hummm oui, mais après tout elle s'en fichait, elle demandait ça comme ça, pour le mettre encore plus mal à l'aise.

Par contre sa question à lui ne l'amusait pas vraiment. Qu'est-ce que cela pouvait bien lui faire, après tout ? Etait-ce une manière d'engager la conversation avec elle ? Ou bien...ou bien essayait-il de la détourner du sujet qu'elle avait abordé ? En ce cas, il agissait là comme s'il s'agissait d'un vulgaire chantage...Clémence savait ce que c'était, les chantages. Quand elle était plus petite, elle en avait usé quelques fois, et à chaque fois on l'avait reprise en lui signalant que ce n'était pas bien, de faire du chantage ! Fauchevent lui faisait remarquer qu'il n'y avait pas de nourrice avec elle afin qu'elle cesse ses questions jugées trop indiscrètes, sans doute. Ou sinon il irait tout raconter à ses parents...A ce jeu, Clémence pouvait être gagnante. Il suffisait de la jouer assez fine.

Elle haussa négligemment les épaules avant de répondre.

Je n'ai pas besoin de nourrices. Mais pourquoi me posez-vous cette question ? Voulez vous me servir de nourrice, puisque vous semblez vous inquiéter de ne pas en voir à mes côtés ?

Elle eut un petit rire et continua derechef :

Mais votre rôle, n’est-ce pas plutôt garder et surveiller le château, plutôt que de garder et surveiller la fille de votre Seigneur ?

Fauchevent se rassura, la petite même si elle commençait à s'agasser, lui donnait des arguments.

Mademoiselle Clémence, oui, j'garde ce château, mais y a pas qu'les pierres à garder. Ce qu'y y'a d'dant aussi, j'le garde. Vous compris demoiselle. Et je prends soins d'ce travail.

Alors quand j'vous vois seule, ben j'm'inquiète, j'suis point vot' nounou, hé hé, mais je dois veillez à c'que vous courriez point d'danger.

Vous voulez que j'appelle la nourice, ou la dame d'atour? Ptet que vous vouliez sortir, c'est ça?

Mais ne pouvait-il pas être idiot, cet idiot ? Consternée, Clémence ne sut d'abord quoi répondre.

Il lui demandait si elle souhaitait sortir. Bien sûr, qu'elle le voulait ! Mais pouvait-elle le lui dire, à lui, qui bloquait toute issue possible, qui semblait vouloir lui coller une nourrice sur le dos alors qu'elle ne rêvait que d'un peu de liberté ?

Je pensais que vous en aviez fini aujourd'hui. Rentrez donc chez vous et laissez moi en paix.

Il n'avait pas l'air d'adhérer franchement à cette idée, vu la façon dont il la lorgnait de côté, circonspect, suspicieux.

Clémence se renfrogna et croisa les bras sur sa poitrine. Cet hurluberlu venait gâcher la sortie qu'elle avait prévue...Elle s'en était fait une joie, et voilà qu'il arrivait tranquillement, lui faisait peur, jouait l'idiot apeuré, puis ne l'était plus et pour finir comptait lui appeler une nourrice...ou Beulbeul. L'une ou l'autre l'accablerait se reproches, sans aucun doute. Et elle n'aimait pas les sermons...

Monsieur Fauchevent...reprit-elle posément, tentant de prendre une voix de "grande personne" Je vous prie de me laisser tranquille, maintenant, ou je serais obligée de dire à mon père que vous m'avez importunée. Vous en seriez puni. Je suis certaine que vous ne voulez pas qu'on en arrive là, n'est-ce pas ? Se taisant, elle jeta un regard au garde afin de juger de sa réaction. S'étant trouvée fort convaincante dans son rôle de "grande personne" elle était certaine que Fauchevent allait désormais s'éclipser et la laisser sans demander son reste.

Et voila, c'était inévitable, la petite peste le menaçait d'aller geindre auprès du Marquis.
Mais Fauchevent était assez serein, certes la petite faisait fondre son père, il n'en demeurait pas moins que Fauchevent avait été un compagnon de jeu du Marquis dans leur enfance. Et même s'il existait une grande distance désormais, due au statut, le Marquis gardait une certaine affection pour lui.
Donc si elle allait voir son père, ça devrait bien se passer. Si c'était sa mère...

Il tenta donc l'intimidation, on allait voir ce qu'on allait voir. Fauchevent chercha ses mots et tenta de placer un phrase correctement syntaxée.

Très bien Mad'moiselle, allons voir Monseigneur, il nous dira certainement comment il voit la situation. Je suis très curieux de connaître son avis sur les fillettes qui s'promenent tout' seules. Et j'pense ben qu'il saura m'et' reconnaissant d'vous avoir ram'né en sécurité.

Là il va falloir qu'elle négocie, sûr, se dit Fauchevent.

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